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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Benoît Fauchet Fondé par Jean-Pierre Ouvrard, dirigé depuis un quart de siècle par Joël Suhu-biette, l'Ensemble Jacques Moderne est toujours fermement amarré à son port d'attache tourangeau. D'où il peut dérouler un « portrait musical » de la Loire en poussant la cohérence jusqu'à l'enregistrer à l'église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil, entre Angers et Nantes, sur la rive gauche du grand fleuve. Avec l'aide du musicologue Marc Busnel, Joël Suhubiette a pu choisir assez de beautés et de raretés dans les fonds musicaux de la Renaissance, champ d'expertise de son ensemble vocal, pour ne pas s'aventurer loin de ses bases et perdre son fil rouge - il eût été tentant de pousser par exemple jusqu'à quelque Chanson française de Poulenc, autre amoureux du « fleuve des rois ». Le programme peut se lire comme le livre d'une « messe » imaginaire et itinérante, déambulant d'un Kyrie de Jacques Ockeghem, trésorier de l'abbaye Saint-Martin de Tours, à un Agnus dû au moins connu Guillaume Faugues, maître des enfants à la Sainte-Chapelle de Bourges. Les onze chanteurs de Jacques Moderne (deux sopranes seulement : mince tandem) conjuguent simplicité de l'expression et maîtrise de la floraison polyphonique, jusque dans l'Introït d'une Messe des défunts d'Antoine de Févin tournant en rond. C'est l'itinéraire bis de l'album, le profane, qui nous offre les points de vue les plus pittoresques en chantant la flore, la faune, le vin et la vigne, atouts charmes de cette vallée et de ces côteaux. On tente de suivre Le Rossignol de Clément Janequin de branche en branche ; on goûte un Vignon, vignette de Pierre Certon franchement pas désagréable en bouche, si on veut bien accepter le dépôt d'acidité sur les voix. Au fil de l'eau et des découvertes, la petite heure passe sans lasser.
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