Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 678 (04 /2019)
Pour s'abonner / Subscription information


Flora
FLO4418




Code-barres / Barcode : 0638097684782

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Philippe Ramin

 

Depuis que Mitzi Meyerson a exhumé les Suites pour clavecin (Glossa, 2010) et enregistré avec Kreeta-Maria Kentala les « airs » ou sonates pour violon (Glossa, 2012), Richard Jones n'est plus tout à fait un inconnu composant dans l'ombre de Handel pour le théâtre populaire de Drury Lane. Son goût pour la pantomime, où cultures aristocratique et populaire font bon ménage, donne quelques clefs pour saisir le relief du projet musical dont ses partitions, assez simples à première vue, n'offrent qu'une image schématisée. Acquis à la cause italienne (dont il emprunte les formes à Corelli), Jones cultive les fleurs extravagantes d'un Veracini et fait écho, par sa virtuosité violonistique, aux principes novateurs de Tartini.

Conduisant du violon son Beggar's Ensemble, Augustin Lusson propose bien plus qu'un exercice de style, fût-il italien. C'est un spectacle d'illusionniste, une plongée dans l'atmosphère sulfureuse de Londres au temps d'Hogarth.

Ce jeune musicien formé au CNSM de Lyon et passionné par les musiques traditionnelles s'est entouré d'une équipe de haute volée (viole extraordinaire de Mathias Ferré), où chacun aime, à l'évidence, prendre des risques. Il varie les ressources d'un jeu extraverti et libre là où Kreeta-Maria Kantala adoptait une posture baroque au vocabulaire plus étroit.

La palette de timbres de Lusson, l'incarnation des volutes ornementales (Largo en la mineur), la solidité des doubles cordes sont remarquables en soi. Et l'intelligence du jeu collectif prolonge la folie du soliste funambule. La recherche de textures produit des résultats fascinants (basses seules dans l' Adagio en si bémol ou en pizzicato avec le clavecin sur la petite octave). L'assise rythmique, souvent truffée de contretemps, est mise en scène par un basson et un clavecin tour à tour impérieux et suaves (largo en sol , gigue en si bémol).

Un feu embrase les prestos ( majeur) et fait danser des parodies handéliennes (largo en sol ). La multiplicité des archets (viole de gambe, violoncelle, violon, basse de violon) n'est pas de trop pour animer les entrées de ces drames en miniatures dont le Beggar's Ensemble flatte les noirceurs comme l'expressivité la plus touchante.


Disponible via : /  Available from :
  FR  -  

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews