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Classica # 211 (04 / 2019)
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Coviello
COV91733




Code-barres / Barcode : 4039956917335

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Paul Greveillac

PSAUME AU COEUR

Résurrection de joyaux du baroque allemand sacré du XVIIe siècle.

Ce programme, riche de six premières mondiales, puise dans la collection de Gustav Düben (1628‑1690), maître de chapelle de la cour de Suède, devenu le dépositaire de la musique européenne d'avant Bach. Si les oeuvres se sont pas toutes d'un égal niveau ‑ certaines seraient même a priori franchement anecdotiques ‑, elles sont toutes sublimées par l’Abendmusiken Basel en une alternance de psaumes et de pièces instrumentales.

Le disque s'ouvre sur une réussite éclatante. In convertendo, de Vincenzo Albrici, regorge de moments de grâce. Malgré un effectif vocal restreint (cinq chanteurs, mais deux cornets et trois trombones), l'intention tient davantage du Bach de Gardiner dans l'équilibre sautillant, dans la vivacité du trait, dans le dynamisme de la narration, éloquente et limpide. Ici, l'intériorité le cède à une certaine théâtralité et à une allégresse justifiées par le texte dont s'emparent brillamment Bötticher et son ensemble suisse.

Le Domine ne in furore, anonyme, et le Ach Herr, strafe mich nicht de Bernhard partagent le même texte du Psaume 6 et présentent les mêmes qualités. Le sens du tragique est là, dans l'expression de la crainte divine. On retrouve l'expressivité tenue, la fluctuation molle chez les sopranos, soupirs qui jamais ne s'abandonnent. Et ces incroyables tutti qui sinuent sous leur effet. Le O Domine Jesu Christe de Balthasar Erben, sur un texte anonyme relatif à la Passion, présente des dissonances délicates et est interprété avec une éloquente décence. La dernière pièce du disque, Der Herr hat seinen Engeln befohlen, sur le Psaume 96, de Johann Vierdanck, fonctionne comme un glorieux répons à la première, avec flûtes, cornets et trombones.

Les pièces instrumentales bénéficient d'une même attention expressive et soignée, comme en témoignent la Sinfonia a 4 de Düben ou la Sonata a 6 de Strunck: l'Abendrnusiken suspend, reprend, respire, soupire et clame. Le prodige ne tient à rien: une basse continue, l'attente, le désir... Puis les violons. Regula Keller et Plamena Nikitassova satisfont pleinement grâce à leur inventivité exquise. Puissent l’Aberidmusiken Basel et Jörg‑Andreas Bötticher explorer encore les trésors de la collection Düben!


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