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Analyste:
Jean-Luc Macia
Damien Guillon est un artiste formidable et multi-carte, chanteur et animateur
de son Banquet Céleste - comme Gérard Lesne jadis avec Il Seminario musicale. Il
a attendu sept ans, après l'album qui réunissait les cantates
BWV 170
et
35
, pour se mesurer à la célébrissime
BWV 82,
plus souvent chantée par les barytons. Bach l'a transcrite pour soprano (la
flûte remplaçant le hautbois) et l'aurait confiée, une fois au moins, à une voix
d'alto. Bien conduit, le programme prélude à la partie d'orgue concertant de la
BWV 169
(dont deux mouvements sont fondés sur le
Concerto pour clavecin BWV 1053
) avec trois chorals, et se conclut sur l'impressionnant diptyque
BWV 543
en
la
mineur.
Guillon entame «
Ich habe genug
» avec une voix somptueuse et sur un rythme soutenu. À l'anxiété impatiente mise
en scène dans ce mouvement par Bejun Mehta l'an dernier (cf.
no 668),
il préfère l'énergie d'une détermination presque joyeuse, quand le croyant se
réjouit de quitter ce monde et de surmonter ainsi ce qui lui pèse. Les couleurs
variées du timbre et l'agilité de Guillon trouvent leur contrepartie dans la
transparence d'un groupe de cordes réduit à un archet par partie. Certes, les
fins de phrases s'éteignent parfois à bout de souffle dans le premier air, et
les vocalise manquent parfois de densité dans l'air ultime. Mais entre-temps,
dans la fameuse aria du sommeil, Guillon dose idéalement pauses et relances, sur
un tempo modéré.
La qualité du travail de cordes a sa part aussi dans un mouvement en état de
grâce.
Dans la
Sinfonia
qui ouvre la
BWV 169,
Guillon chef met en scène des tutti turbulents face à l'orgue concertant (dont
l'éclat, trop mis en avant par les micros, écrase hélas la perspective sonore).
L'attaque très franche par Guillon du premier récitatif vous cloue sur place
puis avec des accents lumineux, une aisance rare dans les vocalises, il démontre
que cette oeuvre lui convient idéalement. En voici l'une des plus belles
lectures depuis Fink et Scholl. Jouant à merveille des superbes possibilités
sonores de l'église réformée du Bouclier à Strasbourg, Maud Gratton enchaîne une
lecture kaléidoscopique et irisée des trois chorals, dont toutes les lignes et
les plans sont mis en valeur, puis impose une pulsation tendue et excitante au
diptyque en
la
mineur qui conclut ce CD très réussi.
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