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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Vincent Agrech Alors que tant de récitals lyriques dédiés aux tessitures traditionnelles se réduisent à d'ennuyeuses cartes de visite, l'imagination dont rivalisent nos contre-ténors pour sortir des sentiers battus, armés de véritables projets musicologiques et poétiques, suscite bien plus souvent notre admiration. Parmi ses collègues, Xavier Sabata occupe une place à part. Moins porté à la virtuosité échevelée ou aux sauts de registres démonstratifs, son contralto naturel, splendidement couvert dans le grave, et son souffle large confèrent le juste alliage entre autorité et lyrisme. Son intelligence, sa culture des partitions et des textes, son sens de la théâtralité, parfois assorti d'une subtile ironie, nous ont déjà valu une splendide collection de récitals chez le même éditeur. Le dernier en date trace un portrait passionnant de la figure du roi des conquérants, cet Alexandre le Grand dont l'hybris ne pouvait que fasciner l'âge baroque, des derniers chatoiements du style vénitien aux feux d'artifice du seria napolitain. Sabata se plaît à illustrer le traitement par divers compositeurs des mêmes textes (de Métastase, bien sûr), à souligner aussi que tous ne furent pas aveugles devant la composante homoérotique de l'épopée - notamment Bononcini, certes au travers d'une cantate destinée à un public choisi. Si l'épanchement sensuel et nostalgique sied merveilleusement à l'interprète, l'élan guerrier n'est pas en reste. Il ne fait pas assaut de fioritures dans le Porpora destiné à Farinelli, mais la pertinence des variations met en relief la belle vigueur des vocalises, des accents, des couleurs et des mots. Vite, enfourchons Bucéphale et sus à l'Indus ! |
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