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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Luca Dupont‑Spirlo Brigands, chevaliers, songes, démons: tout un monde baroque dominé par la présence du Roi Soleil dans ce Ballet royal de la nuit, dansé au Louvre en 1653 ‑ Sa Majesté avait quinze ans. Partant de sources lacunaires, Sébastien Daucé en rebrodait la musique pour un double album paru en 2015 chez Harmonia Mundi («Le Concert royal de la nuit», cf. no 639). Gaëtan Naulleau saluait un « travail de longue haleine fondé sur le livret, les six récits de Cambefort et les dizaines de danses dont nous conservons la ligne supérieur et parfois la basse ». Le résultat demandait encore d'être porté à la scène : voeu exaucé en 2017 au Théâtre de Caen, avec cette production de Francesca Lattuada. Sans décors ni machines, loin de l'éclat originel donc. La reproduction « historique » n'était pas de mise, les arts du cirque remplaçant largement la danse. Au lieu de réinventer un univers symbolique et foisonnant, le spectacle en efface le relief dans une fantaisie abstraite. Chasseurs, bergers, bandits deviennent autant de cyclopes en costumes gris, dont les déambulations sommaires se distinguent à peine. Au fil d'une trame déjà ténue, les entrées se confondent, déclinées au mieux en gag potache ‑ deux mâles barbus en tutu pour celle des « coquettes ». Constamment sombre, le plateau éteint la fête plus qu'il n'évoque la magie nocturne. L’astre de Louis XIV, incarné par le danseur Sean Patrick Mombruno, y brillerait pourtant si un physique proprement royal n'était contraint dans une chorégraphie minimaliste. Indifférentes au rythme musical, les acrobaties culminent dans les tours humaines du dernier tableau. Dommage pour la fosse, où Daucé déploie des textures oniriques et des phrasés délicats, guidant les ensembles vocaux avec le même raffinement. Lucile Richardot mène la distribution et impose la tonalité dès son récit de la Nuit. Au moins la musique n'est‑elle pas en reste dans le coffret, qui réédite le Ballet en trois CD contre deux en 2015 : les nouvelles galettes s'enrichissent ici de vingt‑sept entrées retranscrites depuis par Daucé. L’excellente notice de Thomas Leconte achèvera de satisfaire les enthousiastes. |
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