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Diapason # 675 (01 /2019)
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Harmonia Mundi
HMM902330




Code-barres / Barcode : 3149020934968

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Analyste: Loïc Chahine
 

Antoine Forqueray ne cesse décidément de fasciner. Après la somme en quatre CD réalisée par la claveciniste Michèle Dévérité et la violiste Kaori Uemura (HM, cf no 665), Lucile Boulanger s'émancipe (partiellement) de la figure du compositeur pour imaginer celle de l'interprète. Que jouait ce virtuose, nommé musicien ordinaire de la Chambre du roi Louis XIV en 1689, dont nous ne connaissons (à peu de chose près) que le livre posthume de 1747 ? Des témoignages nous apprennent qu'il s'emparait de sonates pour violon : « Jamais homme au monde n'avait joué d'un aussi grand goût, aussi pur, aussi correct, les Sonates de M. Michel (Michele Mascitti) que Forqueray le père. »

Lucile Boulanger et ses comparses ont pris le parti de suivre cette voie, à distance du caractère ombrageux décrit par ses contemporains et maudit par sa pauvre famille. Le « démon » Forqueray attendra: tout exalte ici la ligne claire. Soutenue par un continuo savamment pesé, cette élégance expressive fait les délices des mouvements lents, à commencer par l'envoûtant Adagio initial de Mascitti. Dans son équivalent chez Corelli (d'après une transcription française de l'époque), la soliste soigne la complicité avec la deuxième viole de Claire Gautrot; l'Adagio central de la Sonate III devient, en revanche, une pièce pour viole seule, le résultat est un peu trop broussailleux pour nous convaincre pleinement.

L’attention au dessin n'oublie pas la couleur. Un noir alla Soulages triomphe dans la sarabande La D’Aubonne ; confiée aux deux violes, elle atteint une densité hallucinante et vaut à elle seule l'écoute du disque. L’haletant et quasi cauchemardesque Carillon de Passy forme un duo de choc avec un tambourin Latour qui n'a rien du pastel mais assume ses coups d'archets francs. On en redemande.

Toutefois, le parti pris d'un Forqueray à l'italienne, éclairé par un geste chantant et retenu, dessert certains mouvements (les allemandes de Mascitti et de Leclair, par exemple) et plusieurs pièces de Forqueray. Un tempo un rien traînant (négligeant l'indication « vivement et marqué ») n'aide pas La Marella à trouver son caractère, privée d'une partie de sa substance par manque d'explosivité. La grande chaconne La Morangis de Jean‑Baptiste Forqueray est à l'image du tout : une fresque où abondent les détails touchants mais dont on ne parvient pas toujours à saisir toute la cohérence.


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