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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc Chahine Antoine Forqueray ne cesse décidément de fasciner. Après la somme en quatre CD réalisée par la claveciniste Michèle Dévérité et la violiste Kaori Uemura (HM, cf no 665), Lucile Boulanger s'émancipe (partiellement) de la figure du compositeur pour imaginer celle de l'interprète. Que jouait ce virtuose, nommé musicien ordinaire de la Chambre du roi Louis XIV en 1689, dont nous ne connaissons (à peu de chose près) que le livre posthume de 1747 ? Des témoignages nous apprennent qu'il s'emparait de sonates pour violon : « Jamais homme au monde n'avait joué d'un aussi grand goût, aussi pur, aussi correct, les Sonates de M. Michel (Michele Mascitti) que Forqueray le père. »
Lucile Boulanger et
ses comparses ont pris le parti de suivre cette voie, à distance du caractère
ombrageux décrit par ses contemporains et maudit par sa pauvre famille. Le «
démon » Forqueray attendra: tout exalte ici la ligne claire. Soutenue par un
continuo savamment pesé, cette élégance expressive fait les délices des
mouvements lents, à commencer par l'envoûtant Adagio initial de Mascitti.
Dans son équivalent chez Corelli (d'après une transcription française de
l'époque), la soliste soigne la complicité avec la deuxième viole de Claire
Gautrot; l'Adagio central de la Sonate III devient, en revanche, une
pièce pour viole seule, le résultat est un peu trop broussailleux pour nous
convaincre pleinement. Toutefois, le parti pris d'un Forqueray à l'italienne, éclairé par un geste chantant et retenu, dessert certains mouvements (les allemandes de Mascitti et de Leclair, par exemple) et plusieurs pièces de Forqueray. Un tempo un rien traînant (négligeant l'indication « vivement et marqué ») n'aide pas La Marella à trouver son caractère, privée d'une partie de sa substance par manque d'explosivité. La grande chaconne La Morangis de Jean‑Baptiste Forqueray est à l'image du tout : une fresque où abondent les détails touchants mais dont on ne parvient pas toujours à saisir toute la cohérence. |
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