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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Face aux tourments de l'amour, aux turpitudes des coeurs et à l'amante crudele, quel meilleur exutoire une âme peut‑elle trouver que le chant? Chez Barbara Strozzi, les lignes vocales se caractérisent par leur amplitude ‑ parfois labyrinthique. Point de pyrotechnies cependant, sinon de délicats mélismes ornementaux. La musicienne paye une dette évidente aux compositeurs d'opéras de sa Venise natale, au premier rang desquels le Monteverdi du Couronnement de Poppée et du Retour d'Ulysse, et, bien sûr, Cavalli (son professeur), dont sont proposés des airs de l'opéra Statira, principessa di Persia. L'illustration musicale des textes donne lieu à tout un jeu de dissonances qu'Alarcon rehaussait de teintes orientales (Ambronay). Francesco Corti, qui dirige du clavecin, se contente d'une fine équipe de neuf musiciens jouant sur instruments à cordes (pincées et frottées).
De quoi sertir le
beau soprano, à l'émission droite et sans une once de vibrato, d'Emöke Baráth.
Une relative rareté dans ce répertoire, où nos oreilles sont conditionnées par
les sophistications des diseuses et les raucités étudiées des mezzos. Car si
elle s'autorise quelques fugitives incursions dans le domaine du parlé, la
Hongroise se distingue surtout par la beauté pure de son chant. En découle une
jubilation douce (sans ostentation), particulièrement féminine. Avec elle, pour
reprendre la formule consacrée, c'est prima la musica, dopo le parole ; à
ce degré d'achèvement, quel mélomane s'en plaindrait ? |
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