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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Philippe
Grosperrin Tilmann Köhler prétend mettre en scène « une société tyrannique comme on en voit actuellement émerger un peu partout ». Quelle idée neuve ! On voit surtout la vulgate de ce qu'offrent à longueur d'année les scènes germaniques : sous des éclairages frigides et des vidéos en gros plan, les personnages se partagent entre le proscenium devant la fosse et l'immense table à dîner et à escalader, dans un mélange parfaitement convenu de dérision, de pathos excessif et de violence puérile ‑ les deux sopranos sont les habituelles chipies triviales. Les nuances de ton qui caractérisent Serse succombent : Elviro travesti en fleuriste est sinistre, Arsemene s'expose au ridicule et le protagoniste ne sort guère de la commination, sans un clin d'oeil. Ajustée à la régie jusqu'à l'aberrant (deux airs s'arrêtent avant la fin), la direction de Constantinos Carydis multiplie certes contrastes et effets dynamiques, mais quelle place pour le tendre ou l'entre‑deux ? Les chanteurs suivent ce rouleau-compresseur. Chant ferme et très assuré, Romilda et Atalante ont des voix jumeIIes, si peu de chaleur pour la première, aucune grâce chez la seconde. Moins à l'aise dans les notes d'Amastre, Baumgartner montre une autre envergure artistique. Zazzo tient avec éclat, à défaut de rêverie, un rôle familier, laissant la vedette à Arquez. Mains dans les poches, voix fière mais nuancée, sans toujours assez de souplesse, sa classe en impose en dépit d'une tessiture exigeante et du profil répétitif où on l'enferme. La production de Hytner (Arthaus) continue de dominer la vidéographie. |
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