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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Le groupe de continuo, aussi attentif qu'inventif, assure l'unité d'une interprétation foisonnante, qui se distingue par la souplesse de ses tempos, le renouvellement et la gradation de ses effets. Un violon radieux et deux admirables cornets (se muant parfois en flûtistes) rivalisent de virtuosité pour colorer ce riche propos. Les cornettistes s'emparent avec brio de l'une des sonates à deux violons de l'Opus 18 (La calcagnina) : rapt aussi audacieux que fructueux! La voix d'Alice Borciani, d'une rare limpidité, est particulièrement convaincante dans les délicieuses canzonette (volubiles et malicieux Occhi belli), grâce à son articulation incisive, sa vocalisation agile et précise. Si l'aigu est cristallin, son grave manque parfois de profondeur et son médium d'ampleur. La soprano parait ainsi moins à l'aise dans les motets, certes touffus, de Cossoni : il faut reconnaître que leur construction en mosaïque (Suspirat in dolore) et leur rhétorique sinueuse a de quoi troubler! Cossoni est le digne héritier de Cazzati, auquel furent reprochées ses hardiesses d'écriture. La polémique avec les théoriciens fut si vive qu'elle causa l'exclusion du compositeur de la célèbre Accademia Filarmonica bolonaise, Cazzati rétorqua alors à ses détracteurs « qu'il préférait se laisser guider par son oreille plutôt que par les règles [car] les règles ne sont pas des préceptes divins, mais diverses opinions humaines ». Une maxime qu'interprètes et critiques se devraient de ruminer chaque jour! |
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