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Analyste:
Gaétan Naulleau
Trente ans après son premier album Zelenka, Frieder Bernius nous rappelle qu'en
musique comme ailleurs, les contraires peuvent s'attirer plus durable-ment que
les âmes soeurs. On le sait esthète, prodigue en camaïeux et en fondus à la tête
du Kammerchor Stuttgart, champion de Mendelssohn. Les dernières années de sa
discographie témoignent d'une intériorisation parfois stérile ‑ différence
frappante entre son deuxième enregistrement des motets de Bach et le
chef‑d'oeuvre de 1997. Mais rien n'y fait, une fois encore la dramaturgie
inimitable de Zelenka lui sourit, les grandes perspectives chorales des messes
pour Dresde s'épanouissent sous son oeil attentif à ce que pas un cheveu ne
dépasse. Un cinquième Diapason d'or salue cette adéquation incalculable
du chef et du compositeur. L'entrée de la messe pour saint Joseph porte
l'empreinte d'un rhétoricien désinhibé : vingt secondes solennelles à
l'orchestre puis un départ en trombe, où tous les souffleurs (flûtes, hautbois,
cors et trompettes) jouent des coudes pour faire la roue en pleine lumière. Ce
Kyrie accueille le pénitent comme le soleil d'un premier jour de
vacances!
Il s'agissait après tout d'honorer, ce 19 mars 1732, pour la Saint‑Joseph, la
princesse Maria Josepha de Saxe, et non de ressasser le poids de nos misérables
péchés. Le triptyque Kyrie‑Christe‑Kyrie, bouclé en cinq minutes,
s'efface derrière un Gloria qui prend ses aises pendant près d'une
demi‑heure et mobilise l'effectif le plus fastueux disponible alors à Dresde. On
s'y amuse d'un Et in terra pax où Zelenka fait son marché dans le
Gloria RV589 de Vivaldi pour remonter les pièces détachées dans une
perspective plus ouvragée. Le Cum sancto spiritu final est un grand
moment de spectacle choral. Merveilles, encore, les génuflexions de l'alto et du
ténor dans l'Agnus Dei, qui s'enchaînera plus tôt que prévu (la troisième
réplique du choeur est ingénieusement escamotée) au Dona nabis pacem, sur
les motifs brillants du premier Kyrie.
Autant jouer cartes sur table: la médaille ne couronne pas le sommet de la série
Zelenka de Bemius, ses cordes de Stuttgart avaient plus de caractère en 2006
pour la Missa dei Patris, le choeur prenait davantage de risques.
La concurrence
d'Adam Viktora, Diapason d'or en 20111 pesait aussi dans la balance, où
Bernius dépose un atout décisif: la partie de soprano, à laquelle Zelenka confie
deux airs et maintes apparitions dans les tableaux partagés avec le chœur et les
autres solistes, revient à Julia Lezhneva, impériale. Les délices du Quoniam
(style galant dernier‑cri, un an après l'arrivée de Hasse à la cour) gagnent une
aura spirituelle inattendue. C'est elle encore qui donnera le signal des
réjouissances après l'entrée ombrageuse du... Sanctus, en décochant une
gamme sur deux octaves, jusqu'au contre‑ré. Les cors à leur tour « gammeront » à
loisir.
En complément, un
bref ln exitu Israel, et surtout le De profundis où Zelenka
renouvelle les figures obligées dès la première phrase s'élevant des ténèbres ‑
une basse peut en cacher une autre, qui peut en cacher une autre.
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