Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 677 (03 /2019)
Pour s'abonner / Subscription information


Alpha
Alpha439




Code-barres / Barcode : 3760014194399

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin

La cantate française Ancien Régime est choyée par Alpha: après le programme fondamental d'Agnès Mellon (2004) et l'album Clérambault de Reinoud Van Mechelen (Diapason d'or, cf no 666), c'est au tour d'Eva Zaïcik de défendre un genre plus divers qu'on ne croit, tendu qu'il est entre le médaillon et le théâtre. Hors Léandre et Héro de Clérambault, souvent enregistrée, on entend ici du rare : Le Dépit généreux (1709) et La Bergère (1728) de Montéclair, plus des cantatilles tardives de Louis‑Antoine Lefebvre, soit intégralement (Andromède, 1762) soit en extrait: introduction du Lever de l’Aurore (1756), air éponyme de l'album (1748). Cette option fragmentaire est d'autant plus frustrante que l’Ariane exemplaire de Courbois est réduite à son premier air.

Mais on ne se plaindra pas de la volupté sonore que partagent les musiciens conduits par Justin Taylor (aussi convaincants dans la pastorale, les tempêtes ou le mystère de l'invocation à Neptune) et la jeune cantatrice. Son mezzo magnifique, si phonogénique, toujours naturel dans sa distinction, plein et caressant de haut en bas, ligne enveloppante et vocalise aisée, sait épouser la plastique élégiaque de Lefebvre (« Venez chère ombre ») ou servir la profondeur sensuelle de cette Bergère loin des miniatures fades ‑ l'introduction d'un orgue pour le Sommeil fait aussi son effet.

Ce luxe a son revers, qui tient au texte : défaut ordinaire, dont souffrait l’Ariane gravée par Hasnaa Bennani (cf. no 641). La beauté de cette voix si ronde produit un chant trop étale, trop global au détriment du mot. Mainte consonne est feutrée, la voyelle hésite parfois, l'ornement est timide ou escamoté qui caractériserait le verbe, et c'est en somme la mobilité du ton qui pèche. Quand Le Dépit généreux procède du « trouble » et des contradictions de l'affect, l'air « Arbres épais » est sans ambivalence et chanter le suivant de la sorte rend inutile d'y souhaiter le « retour » d'une « paisible indifférence ». Alors s'engourdit la rhétorique des passions qui porte le discours et son économie expressive. La comparaison est instructive avec Léandre et Héro par une Agnès Mellon certes moins en voix, ou avec l'imagination du style chez Reinoud Van Mechelen. Regrettons aussi que, contrairement au disque de ce dernier, la notice soit ici vague et approximative (aucune datation des oeuvres par exemple) jusque dans la présentation des vers chantés.


 

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews