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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau Tel Prélude en fa mineur (BWV 881 ), que la plupart des clavecinistes et des pianistes installent dans un balancement mélancolique, se reconnecte avec le goût galant qui pointe dans ces années 1720. Descendu de l'orgue et sorti de l'église, le choral O Mensch, bewein dein Sünde gross accueille une prière domestique et suave. Quel Dieu bienveillant, pour nous enjoindre à « considérer notre grand péché », tend à la fois le crucifix et le baume ! L'habileté de l'arrangement (assez simple ici) n'y serait pour rien sans l'alchimie de timbres et la sensibilité des phrasés.
On
ne s'étonne guère de voir le Trio pétillant sur Allein Gott (
BWV 676 ) également chipé aux organistes, mais on se gratte le crâne
quelques instants avant d'identifier ce pas fier et cette déclamation
ombrageuse : le grand Prélude BWV 548 s'invite en première partie d'un
Concerto a 4° en sol mineur ! Sa prodigieuse fugue, au thème en
éventail si lié au clavier, sera le seul bémol de l'album. La Sonate pour
viole et clavecin obligé BWV 1018 tombe sans un pli sur la flûte de Form et
l'archet de Rouquier (divine musicienne, ardente et légère dans un prélude de l'
Orgelbüchlein ). La solide écoute de l'harmonie qui soude l'équipe doit
beaucoup au continuiste hors pair qu'est Dirk Börner. Son clavecin s'émancipe le
temps de deux sinfonias détournées : celle en fa majeur glisse en mineur
et s'ouvre à la mélodie Jesu meine Freude , tandis que le thème Wernur
den lieben Gott… s'immisce, à la viole, dans celle en sol mineur,
dont le tableau se déforme autour et se recompose. L'exercice pourrait être
anecdotique, il est magique. |
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