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Diapason # 676 (02 /2019)
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Ondine
ODE13232D



Code-barres / Barcode : 761195132326

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Gaëtan Naulleau

Gustav Leonhardt amplifiait au clavier les monologues pour violon des Sonates et partitas (DHM, 1975/1985) ; Anner Byslma en retaillait deux pour son violoncelle, et empruntait aux flûtistes la Partita BWV 1013 (DHM, 1988) ; Frans Brüggen, à l'inverse, montait les trois premières Suites pour violon-celle dans la tessiture de son instrument (1973, Toshiba/Electrola). Des trois albums, le premier est resté célèbre (les transcriptions de Leonhardt viennent d'ailleurs d'être publiées chez Bärenreiter), mais le dernier attend toujours une réédition en CD.

Bolette Roed prend la relève, et ajoute aux trois Suites onze mouvements des Sonates et partitas . Tous les Bach « flûtés » par Brüggen y sont. Les graver à la suite représente un tour de force assurément - tour de force à lui seul, le Preludio en mi majeur, où le souffleur doit construire les interstices qui lui permettront de respirer dans ces quatre minutes de doubles croches sans répit. Sept flûtes se partagent le premier disque, tandis que les trois Suites s'offrent à une même « flûte de voix » en . Le mixage, qui donne moins d'importance au son direct de l'instrument qu'à ses réflexions dans l'acoustique, rassurera les auditeurs inquiets de se faire percer les tympans par un instrument si peu discogénique à découvert. Bolette Roed connaît le contrat : trouver, malgré la (relative) rigidité d'attaque et les limites dynamiques de la flûte, les ressources d'un relief polyphonique (en trompe-l'oeil) et d'un phrasé en pleins et en déliés. Elle s'y efforce et s'y épuise, dans un cadre métrique trop vague pour assurer l'intelligibilité de son rubato. L'animation devient caprice. Les appuis glissants de la Courante BWV 1004 , les incongruités de la Gavotte en rondeau , les reprises de souffle au début du Menuet BWV 1007 , les coquetteries d'articulation dans la Gigue BWV 1005 émiettent un discours écartelé entre des temps forts tantôt assénés tantôt confus. Les petites accélérations dont elle émaille partout le Preludio en mi s'entassent sans gain de tension ni de jubilation. Personne ne reprochera à Bolette Roed de ne pas singer Brüggen, et pourtant elle n'aurait rien perdu à s'inspirer plus souvent de ses reprises de souffle ingénieuses, et de l'énergie sauvage qui se combinait, chez lui, avec le rythme harmonique. Reste un exploit.


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