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Diapason # 676 (02 /2019)
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Alia Vox
AVSA9929



Code-barres / Barcode : 8435408099295

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine
 

La Terpsichore qui ouvre le bal signalerait-elle un Savall grand cru ? Dans un geste très…savallien, le Grave initial part de la basse pour déployer progressivement les parties et débouche sur un Bruit au crescendo finement conduit ; les deux Siciliennes font scintiller les textures moirées d'un Concert des Nations à son meilleur, et la Gigue consacre une énergie simple. On déchante un peu avec Les Caractères de la danse , dont bien des tempos surprennent, à commencer par l'étirement qui démembre le Prélude . A l'inverse, la Sarabande paraît étrangement expédiée, comme la Loure , privée de gravité ou de tendresse. La Sonate , installée dans ses traits en doubles croches, tourne à vide. Ces deux « fantaisies chorégraphiques », d'un genre inédit créé par Jean-Féry Rebel autour de 1715, résument notre sentiment, partagé entre émerveillement et circonspection. Les Plaisirs champêtres ? Superbes miroitements exempts de mièvrerie dans la Musette , mais une Gavotte brouillonne ! Le Passepied sombre dans une espèce de brusquerie à laquelle les deux flûtes à l'unisson ne participent pas, quand la Chaconne dévoile des trésors de détails qui font sens dans la succession des couplets. Celle de la Fantaisie prend le risque de tout dire d'emblée sans ménager d'évolution, mais c'est aussi grâce à cette franchise que la Loure trouve une force terrienne impressionnante.

Aux quatre oeuvres de Rebel se joignent deux grandes Ouvertures-Suites bien connues de Telemann : La Bizarre et la TWV 55/B1 , de la troisième partie de Tafelmusik . Rarement le maître de Hambourg aura joui d'un orchestre aussi rond, même si les deux Ouvertures souffrent de sections lentes qui se traînent et d'accents souvent raides. L'exquise tempérance d'une Bergerie accueille tous les épisodes avec bienveillance - le temps s'abolit. Un soin contemplatif, rare dans ce répertoire, fait briller toutes les voix de la Flatterie . Le Furioso conclusif se place là où on ne l'attend pas : sans y imposer une excitation de surface, Le Concert des Nations y conserve sa rondeur et son énergie vient des profondeurs.


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