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Analyste:
Jean-Luc Macia
Un disque qui ravira les
amateurs de cuivres et de bois à l'ancienne.Certes, très passagèrement les cors naturels dérapent
(plage 16 notamment), ce qui ne sauraitsurprendre vu la difficulté de leur maniement. Pour le
reste, l'ensemble Eolus se montre ànouveau excellent dans la pratique de ces instruments
identiques à ceux du début du XVIIIesiècle, privés, si l'on ose dire, du confort moderne.Tout ici est vif, bien dosé et d'une verdeur idéale
pour ce répertoire. Les cors ont, la plupart du temps, des sonorités acérées qui
évoquent des bataillons cynégétiques ou militaires. Latrompette parade avec une vivacité fantastique (pour
tout cela bravo aux frères Madeuf) et leshautbois livrent des fragrances rustiques du meilleur
aloi. Reste que, musicalement, lesoeuvres frisent plutôt l'anecdotique. La Suite pour
deux cors, deux hautbois et basson est
inhabituelle par son effectif (sans cordes ni continuo) mais banale par son
propos. Le concerto pour trompette en ré majeur, avec deux hautbois, un
basson et un clavecin pour tout orchestre, ne manque pas pour autant de pompe.
On passera sur trois piécettes d'un intérêt limité pour savourer un concerto
pour deux hautbois et basson attribué sans certitude à Telemann, une Suite
anonyme pour trompette, deux hautbois et basson qui s'apparente à une sérénade
de plein air en petit comité et, surtout, un concerto aux tournures assez
brillantes, taillé pour deux cors de chasse et un basson par le bien oublié
Maximilian Fiedler. Un disque de série B mais bien conçu et gorgés de chamades
cuivrées. Certains y trouveront leur bonheur.
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