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Diapason # 675 (01 /2019)
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Channel Classics
CCS40418



Code-barres / Barcode : 723385404187

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Analyste: Gaëtan Naulleau

L'heure n'est plus aux dogmes, la subjectivité « historiquement informée » aime s'extraire des cadres tracés par les grands aînés : point commun, ces dernières années, à la bande polonaise de Martin Swiatkiewicz, à l'équipe française de Jean Rondeau (Erato, 2016) et au collectif bruxellois de Frederick Haas (Hitasura, 2016) dans les concertos pour clavier de Bach. Trois propositions avec un seul archet par partie, un demi-siècle après l'exemple primordial de Leonhardt. Trois déconvenues pour une même leçon : un propos subjectif s'organise beaucoup plus facilement en solo qu'à six ou cinq (sans contrebasse, comme ici). A fortiori quand l'écriture concertante est aussi changeante et intriquée que celle de Bach.

Si Rondeau, Haas et leurs partenaires prenaient le risque d'une effervescence parfois désordonnée, Swiatkiewicz fonce les yeux fermés. Un violoncelle posant des fondations métriques plus fiables aurait-il consolidé son propos ? Un premier violon débordant d'idées, ou plutôt débordé par des idées souvent gratuites, est un autre souci. Et la prise de son un troisième. Rapprocher le clavecin des cordes, pour éviter une prédominance artificielle et « romantique » du soliste, soit, mais sans tomber dans l'excès inverse. Le moindre trait annexe de violon s'impose au premier plan et brouille la ligne directrice ; le mouvement initial du BWV 1052 laisse l'auditeur se frayer un chemin dans un chaos infernal alla Bosch, auquel un grand clavecin avec jeu de seize pieds apporte plus de remous que de relief. Aapo Häkkinen (même effectif, Aeolus) et Andreas Staier (face au Freiburger Barockorchester, HM) ont démontré avec bien plus de tact l'intérêt d'un tel instrument dans ce concerto spectaculaire.

À la palette plus claire des deux clavecins choisis pour les autres répond l'étoffe toujours décousue des archets. Mais personne n'ira les blâmer pour la Sicilienne gauche du BWV 1053 , à laquelle Swiatkiewicz refuse tout à la fois la noblesse et la mélancolie. L' Adagio du BWV 1054 nous rappelle enfin que nous retrouvons ici un soliste admiré à plusieurs reprises – au sein de l'ensemble de Rachel Podger ou face à l'orchestre Arte de Suonatori dans de splendides concertos de Müthel (Bis).


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