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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jérémie Bigorie
Un visage net
d'Alessandro Scarlatti peine à émerger de son catalogue abondant, dans lequel
son talent se prête aux styles les plus divers selon les époques, les villes et
la destination de ses oeuvres. C'est à Rome, où il approche le grand Corelli par
l'entremise du cardinal Ottoboni, qu'il compose la majorité de ses cantates,
l'opéra étant tenu pour un genre suspect par le clergé romain. On en dénombre
plus de sept cents; c'est davantage que Bach ou Telemann... mais moins que
Graupner. Nicolas Achten porte ici son dévolu sur six cantates arcadiennes en
mettant à profit la pratique du suonar pieno telle que Gasparini la
promeut dans son traité L'armonicopraticoal cimbalo (1708). En quoi
consiste‑telle ? À « enrichir le spectre harmonique du clavecin ( )
il exhorte en outre à rechercher de nouvelles disonances qui pourraient plaire
à l'oreille ». Instrumentalement, cela se concrétise par un continuo « épicé
» qui comprend, en sus d'un clavecin italien, un théorbe, deux archiluths et
l'appoint occasionnel de la guitare et de la harpe. Le résultat, magique, nous
plonge avec bonheur dans l'amour non payé de retour de Tyrsis pour Phyllis (Sovra
carro stellato) ou au coeur de l'angoisse d'être trompé dans Imagini d'orrore.
Le soprano onctueux et bien focalisé de Deborah Cachet donne la réplique, dans
les cantates en duo, au baryton de Nicolas Achten qui officie par ailleurs à la
direction et au théorbe ; d'où une projection aussi prudente que touchante,
parfaitement appareillée à ce répertoire intimiste. |
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