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Diapason # 675 (01 /2019)
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Ricercar
RIC396



Code-barres / Barcode : 5400439003965

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine
 

Fallait-il la personnalité hors normes de Nicolas Achten pour rendre vie de manière convaincante aux cantates d'Alessandro Scarlatti ? Cet album expose avec brio l'intérêt d'avoir les mains dans le cambouis du continuo pour donner tout son sens à cette musique. Qui, du chanteur ou du théorbiste, commence le mouvement, et qui le termine ? Car Achten s'accompagne lui-même - également à la harpe et parfois à l'orgue. Son baryton a des lumières de ténor, et des graves peu étoffés. On s'y habitue vite, l'oreille étant saisie par l'animation des mots et la mobilité des notes. Allons plus loin : avec cette voix qui sonne « naturelle », les ornements des da capo ont l'air de procéder d'un pur instinct, guidé par l'affect du moment. Le tout gagne en spontanéité ce qu'il pourrait perdre en aménité. Croqué à pleines dents, le texte dégouline de saveurs. Les Immagini d'orrore qui ouvrent le programme (air puis récitatif) concentrent des qualités de ferveur et de fantaisie peu communes dans la discographie de la cantate romaine, répertoire dont Scarlatti fut le champion.

Est-ce la vive présence du baryton ? Deborah Cachet donne l'impression de pâlir dans leur premier duo, comme si elle regardait ailleurs. Ach-ten, archimusicien, éclipse souvent cette partenaire charmante (son timbre est la séduction même) mais inégale : si elle enchante dans l'aria « Vago augel che si lamenta », où va-t-elle avec « Sì, sì, mi parto » ?

Un collectif instrumental superlatif pallie ces (relatives) limites. Fort d'une recherche sur la réalisation de la basse continue dans les traités ad hoc , et d'une équipe aussi soudée qu'inventive (basse d'archet, deux instruments à cordes pincées et le clavecin protéiforme de Philippe Grisvard), l'accompagnement retrouve son rôle : il guide, colore, complète, il met en perspective un tableau où le chant rayonne. Ecoutez la conviction folle de l'incipit « Fiero, acerbo destin », saturé de dissonances ! Avez-vous remarqué qu'il n'y avait pas de violons ? Et pourtant, ce récit labyrinthique a ici tout d'un accompagnato. On ne saurait plus où donner de la tête si tout cela n'était pas savamment catalysé. Loin de s'éparpiller, le riche pinceau de Scherzi Musicali dessine ces paysages arcadiens aux teintes mordorées dans une perspective à deux points de fuite : d'un côté, l'hédonisme du son, de l'autre la vigueur du sens. Et l'auditeur n'a qu'à se tenir au milieu.


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