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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Ivan A. Alexandre Régal au théâtre, Serse aime‑t‑il le disque ? Cette collection de cavatines, airs et ensembles très courts dans des styles capricieux retient plus aisément l'attention du spectateur que de l'auditeur ‑ surtout quand la brochure ne lui fournit aucun texte en français. Malgré une superbe galerie de rôles‑titres (Fritz Wunderlich octavié en 1962, Maureen Forrester en 1965, Carolyn Watkinson en 1979, Anne Sofie von Otter en 2003 !), l'ouvrage attend d'ailleurs sa « référence ». Et il faudra attendre encore. Les atouts de cette nouvelle proposition ne manquent pas. D'abord le plateau, lyrique, engagé, sans faille. Ensuite le chef, claveciniste aux petits soins dans les récits, cocher hardi dans les arias. Mais c'est justement ici que la fête, bien réelle, montre ses limites. Ces archets cravaches, cette furia perpétuelle, ce triomphe par KO de la nuance forte, occultent les couleurs, les sentiments, l'humour (éliminé hors la scène des fleurs au début du II, d'une bouffonnerie plus grinçante qu'amusante)... le charme. N'espérez aucun charme, même dans les duos, même dans le léger « Dira che amor » d’Atalanta, plus sério, que nature. Cette lacune (volontaire) admise, feu d'artifice. Inga Kalna peine dans les doubles‑croches d'un rôle qui n'est plus le sien, mais la phrase est longue, le ton altier, l'aigu filé délectable (partie centrale de « E gelosia », on en voudrait bien davantage). La doyenne Vivica Genaux a l'orgueil du petit frère impétueux, la novice Francesca Aspromonte le mordant de la petite soeur. L’androgynie sied toujours à Delphine Galou, et si les basses se confondent un peu, Mastroni vous lâche dans « Del ciel d'amore » de ces graves dont on ne parvient même plus à relever la fréquence. Fréquence nette en revanche pour couronner un « Crude furie » vraiment cruel vraiment furieux, vraiment parfait, où Franco Fagioli tient quelques secondes son fameux contre‑ré. Le roi de Perse narcissique lui va de toute façon comme un gant, et l'ardeur bartolissima, presque inhumaine, que l'artiste met à tout ce qu'il chante n'appelle que nos bravos. Nourri d'instants plus que de drame, d'images fortes plus que de chair humaine, ce nouveau Serse ne ressemble, quoi qu'il en soit, à aucun autre. Les derniers parus ayant tous choisi la voie contemplative, c'est peu dire qu'il ne sera pas superflu. |
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