Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Guillaume Bunel Hormis deux remarquables enregistrements de sa messe de requiem, parus presque en même temps et radicalement différents par leurs partis pris (Doulce Mémoire en 2011 pour Zig‑Zag Territoires, Organum un an plus tard pour Aeon), la musique d’Antoine de Févin était jusqu'à présent pratiquement inexplorée au disque. Chanteur au service de Louis XII de 1507 jusqu'à sa mort, souvent considéré comme un suiveur de Josquin, Févin jouit d'une grande renommée de son vivant. Il s'illustra notamment dans certains procédés de composition les plus avancés de son temps: la parodie et la paraphrase. Ces deux techniques nourrissent respectivement la Missa Ave Maria, conçue d'après un célèbre motet de Josquin, et la Missa Salve sancta parens, qui cite l'introït grégorien du même nom à toutes les parties. L'ensemble anglais ne fait certes pas preuve de la chatoyante sensualité de Doulce Mémoire, ni de la rugosité âpre d'Organum. Les chanteurs de Stephen Rice se fondent dans une lecture extrêmement sage et toujours efficace. Si la polyphonie, interprétée à deux par voix, s'étire presque sans inflexion, chaque partie s'imbrique dans les autres avec une précision rythmique millimétrée. La superposition des voix génère le sentiment d'une implacable rigueur métrique, qui réussit merveilleusement dans les passages rythmiquement les plus denses.
Cette lecture
distante, où les chanteurs ne laissent transparaître aucune implication
émotionnelle, est peu à même de soulever l'enthousiasme. Mais il est indéniable
qu'une telle approche met pleinement en lumière la clarté structurelle des
messes de Févin, la transparence de leur contrepoint, et les révèle comme autant
de joyaux intangibles.
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews