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Diapason # 679 (05 /2019)
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Hyperion
CDA68265



Code-barres / Barcode : 034571282657

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: David Fiala

La florissante vie musicale de la cour de France sous Louis XII et Anne de Bretagne (1498-1514), autour de Mouton, Févin, Divitis ou Prioris, n'a guère inspiré qu'une poignée de disques au moment du cinq centième anniversaire de la mort des époux. Stephen Rice, lui, n'avait pas attendu pour graver deux programmes de messes de Pierre Moulu (2010) et Jean Mouton (2013). Avec son Brabant Ensemble, il mène depuis deux décennies la plus compétente et riche entreprise de remise en lumière de « l'ombre de Josquin ». Leur vingtaine de CD signent autant de redécouvertes d'oeuvres méconnues de contemporains et successeurs du maître, avec pour fil conducteur le genre de la messe.

Le nouvel album y tient une place particulière. Il s'ouvre avec une des premières « messes parodie » de l'Histoire (le procédé unifie les cinq sections de l'ordinaire, qui citent et transforment toutes un bref modèle polyphonique : une chanson, un madrigal ou un motet durant quelques minutes irrigue ainsi une vaste architecture). Aux sources de ce genre, Févin prend comme modèle la plus fameuse des oeuvres : l'
Ave Maria de Josquin. Chaque phrase de la messe recombine donc une phrase du motet, chaque fois de manière différente. L'auditeur, qu'il soit ou non familier du modèle (mais de façon sans doute plus troublante s'il l'est), est plongé dans un étrange kaléidoscope contrapuntique. Trois beaux motets confirment la virtuosité et le talent de Févin admirés dans la messe. On n'en dira pas autant de la seconde messe (paraphrase d'un plain-chant), et moins encore de l'interprétation. L'oeuvre est émaillée de longs duos, dont la qualité d'inspiration laisse un peu sceptique. On finit par les trouver interminables quand les solistes ne sont pas à leur meilleur, voire, comme à quelques reprises, carrément en difficulté. À ce regret près, le récital honore dignement la belle entreprise du Brabant Ensemble.


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