Texte paru dans: / Appeared in:
*


Classica # 208/ (12 / 2018)
Pour s'abonner / Subscription information

Aparté
AP190



Code-barres / Barcode : 5051083140096

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste:  Jérémie Bigorie
 

Si Corelli n'est pas à proprement parler l'inventeur du concerto grosso déjà pratiqué par Stradella, il lui donna ses lettres de noblesse. Ce rôle de précurseur, joint à la tournure apollinienne de son art, contri­bua à le sanctuariser dans une sorte d'Arcadie forcément idéale à laquelle on refuse les contrastes si suggestifs dont on se repaît chez Vivaldi ou Geminiani. La grande vertu de cet enregistrement centré sur les huit Concertos da chiesa est d'élargir l'espace sonore au moyen d'un continuo substantiellement étoffé comprenant luth, harpe, clavecin (ou orgue) et surtout des instruments à vent, hautbois, bassons, trombones et trompettes.

La pratique historique qui atteste l'usage d'un tel instrumentariurn n'étant pas conservée sous forme de manuscrit, Gottfried von der Goltz a donc dû lui‑même le reconstituer; et le résultat ‑ sans remiser pour autant la version authentique aux oubliettes ‑ offre autre chose qu'un bariolage gratuit ou la déterritoriali­sation sotte de la sphère de l'intime à celle du plein air: en premier lieu, le recours aux cuivres n'affecte, pour des raisons pratiques de tonalités, qu'une partie des concertos et à des moments clés (suspensifs ou dyna­miques). In fine, il agit comme une touche de couleurs, sauf peut‑être dans les fanfares spectaculaires du Concerto no 7. En second lieu, il va de pair avec ces mêmes noblesse et rondeur de son qui enthousiasmaient dans les récents Concerti a due cori de Haendel (HM). Un Corelli intelligemment revisité.

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews