Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
Analyste:Philippe Ramin
En 1985, Musica
Antiqua Köln (Archiv) enlevait un épais vernis à ces « concerts à plusieurs
instruments » que ni la verdeur harmonieuse de l'English Concert, ni la
rhétorique rugueuse du Concentus Musicus, ni la concentration du Leonhardt
Consort n'avaient à ce point bousculés. Très marqués par cette leçon, La
Stravaganza de Siegbert Rampe (Virgin) puis les Barocchisti de Diego Fasolis
(Arts) et le Café Zimmermann de Céline Frisch et Pablo Valetti (Alpha) ont à
leur tour creusé les contrastes de ce recueil disparate entre tous, et
habité ses perspectives chambristes et ses tableaux orchestraux. Zefiro
se libère de cet exemple mais fait entendre une voix aussi forte. Dire qu'elle
nous comble autant dans les deux premiers Concerts que les quatre autres
serait exagéré, mais les réussites font pencher la balance du côté du
Diapasond'or ‑ la Suite en si mineur donnée en complément y
contribue.
Adoptant le diapason bas en vigueur à Coethen au temps de Bach (392, déjà
employé par la bande à Rampe), Alfredo Bernardini et son équipe revisitent de
fond en comble des options semblant couler de source. Ils trouvent dans les
diverses combinaisons instrumentales un support dramatique du discours autant
qu'une palette de couleurs ‑ palette vive à travers cette prise de son
multimicros assez sophistiquée, dans une acoustique peu réverbérée. La fusion
superbe basson/cello (Andante du Deuxième Concert) et le relief
très détaillé du ripieno derrière les trois solistes, dans le premier mouvement
du Cinquième, signalent l'exigence hors du commun du travail collectif.
Sur le plan des textures, l'importance accordée aux voix intermédiaires dans le
Troisième, le foisonnement des cordes soyeuses et des flûtes a bec dans
le Quatrième n'appellent que des éloges. Le décoratif s'appuie sur un
socle puissant. Les solistes nous impressionnent autant par leurs prises de
parole individuelles que par leur capacité à se fondre dans une texture
homogène. Traverso envoûtant, archet délié de la violoniste Cecilia Bernardini,
prestation féline de l'excellent Francesco Corti dans le Cinquième,
flûtes à bec persuasives, tous sont au service d'un laboratoire sonore où Bach
déploie une imagination sidérante. L'ornementation souligne ingénieusement les
affects (Affetuoso du Cinquième, Andante du Deuxième), la langue
allemande colorée d'italianismes est expressive et dense. La Suite en si
avec traverso, dont l'absence avait étonné dans l'intégrale des Suites de 2016,
sonne large malgré des cordes solistes. Polonaise très fermement
caractérisée, Sarabande sublimement conduite, Menuet d'une
légèreté exemplaire, Badinerie spirituelle et sans précipitation :
comment résister à un art de la persuasion aussi élaboré... et à un plaisir de
jouer si communicatif.
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)
Pour acheter l'album
ou le télécharger To purchase the CD
or to download it
Choose your country
and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)