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Diapason # 674 (12 /2018)
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Arcana
A452



Code-barres / Barcode : 3760195734520

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Analyste: Philippe Ramin


En 1985, Musica Antiqua Köln (Archiv) enlevait un épais vernis à ces « concerts à plusieurs instruments » que ni la verdeur harmonieuse de l'English Concert, ni la rhétorique rugueuse du Concentus Musicus, ni la concentration du Leonhardt Consort n'avaient à ce point bousculés. Très marqués par cette leçon, La Stravaganza de Siegbert Rampe (Virgin) puis les Barocchisti de Diego Fasolis (Arts) et le Café Zimmermann de Céline Frisch et Pablo Valetti (Alpha) ont à leur tour creusé les contrastes de ce recueil disparate entre tous, et habité ses perspectives chambristes et ses tableaux orchestraux. Zefiro se libère de cet exemple mais fait entendre une voix aussi forte. Dire qu'elle nous comble autant dans les deux premiers Concerts que les quatre autres serait exagéré, mais les réussites font pencher la balance du côté du Diapason d'or ‑ la Suite en si mineur donnée en complément y contribue.

Adoptant le diapason bas en vigueur à Coethen au temps de Bach (392, déjà employé par la bande à Rampe), Alfredo Bernardini et son équipe revisitent de fond en comble des options semblant couler de source. Ils trouvent dans les diverses combinaisons instrumentales un support dramatique du discours autant qu'une palette de couleurs ‑ palette vive à travers cette prise de son multimicros assez sophistiquée, dans une acoustique peu réverbérée. La fusion superbe basson/cello (Andante du Deuxième Concert) et le relief très détaillé du ripieno derrière les trois solistes, dans le premier mouvement du Cinquième, signalent l'exigence hors du commun du travail collectif. Sur le plan des textures, l'importance accordée aux voix intermédiaires dans le Troisième, le foisonnement des cordes soyeuses et des flûtes a bec dans le Quatrième n'appellent que des éloges. Le décoratif s'appuie sur un socle puissant. Les solistes nous impressionnent autant par leurs prises de parole individuelles que par leur capacité à se fondre dans une texture homogène. Traverso envoûtant, archet délié de la violoniste Cecilia Bernardini, prestation féline de l'excellent Francesco Corti dans le Cinquième, flûtes à bec persuasives, tous sont au service d'un laboratoire sonore où Bach déploie une imagination sidérante. L'ornementation souligne ingénieusement les affects (Affetuoso du Cinquième, Andante du Deuxième), la langue allemande colorée d'italianismes est expressive et dense. La Suite en si avec traverso, dont l'absence avait étonné dans l'intégrale des Suites de 2016, sonne large malgré des cordes solistes. Polonaise très fermement caractérisée, Sarabande sublimement conduite, Menuet d'une légèreté exemplaire, Badinerie spirituelle et sans précipitation : comment résister à un art de la persuasion aussi élaboré... et à un plaisir de jouer si communicatif.

 


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