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Classica # 207/ (11 / 2018)
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RIC391



Code-barres / Barcode : 5400439003910

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Analyste:  Jérémie Bigorie

« Les Italiens sont organiquement catholiques. En tant que tels ils croient au Verbe (..) Ils aiment la musique, en tant que véhicule et amplification du Verbe », écrit le provoquant Alberto Savinio. Ce n'est pas GiuseppeTartini, lecteur assidu des grands auteurs, qui lui donnera tort: la Sonate nº 10 pour violon et basse continue de son Opus 1, sous‑titrée Didone Abbandonata, traduit le désarroi de la reine de Carthage après le départ du cher Énée; sa Piccola Sonata (nº 15) met en exergue un vers du Tasse; la Pastorale pour violon en scordatura, quant à elle, déroule une suite de danses rythmée par des effets de bourdon. Ces données extra‑musicales sont autant de prétextes pour faire évoluer la technique de l'instrument... et de tours de force à accomplir pour le violoniste.

Lauréat du concours du festival de Bruges en 2017, Evgeny Sviridov a compris qu'un premier disque entièrement consacré à Tartini ne le cède en rien à La Ronde des lutins et aux czardas. Les fameux trilles rongent le tissu musical jusque dans les positions les plus inconfortables: étourdissante de dextérité, cette main gauche galopant sur toute l'étendue du manche! La main droite n'est pas en reste, qui distribue les pleins dolents et les déliés frivoles au gré des humeurs. Plus entreprenant que le violoncelle, le clavecin s'autorise de délicieux écarts arpégés. Idéal pour approfondir notre connais­sance de Tartini... et nous rappeler que son oeuvre ne se limite pas qu'à la Sonate « Les Trilles du diable».

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