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Diapason # 673 (11 /2018)
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PAS1044



Code-barres / Barcode : 5425004180445

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier


Cet album à deux visages (mais un demi seulement sur la couverture) est en partie un récital pour orgue, puisé dans quatre recueils distincts afin d'offrir un large panorama de formes et de styles. Ces extraits des Fantasie (1608), des Capricci (1624), du second Livre de Toc­cate (1627) et des Fiori musicali (1630) composent un bouquet chatoyant: la richesse du contrepoint est soulignée par les coloris variés de la registration, tandis que la rythmique enivrante des Gagliarde (au tempo chorégraphique d'une grande justesse) profite de l'articulation finement ciselée par Lorenzo Ghielmi. Et quel instrument somptueux!

Attribué à la célèbre dynastie des Antegnati et daté de 1620, le petit orgue de Peglio (Lombardie) rutile dans ce programme taillé sur mesure, en particulier dans les subtiles Canzone et les variations volubiles sur la bassa fiammenga. Ghielmi, au toucher aussi précis qu'éloquent, propose même une registration poétique, sur voce humana, des Toccate per l'elevazione, érigées en véritables oraisons rhétoriques. L’album se referme sur la rare Toccata con il contrabbasso over pedale du Manuscrit de Turin, qui met en scène un dialogue virtuose des deux mains, tandis que la basse est confiée à la pédale: une écriture toute en volutes fleuries, très inhabituelle au regard de l'oeuvre publiée de Frescobaldi. 

L'album est plus précieux encore pour ses motets... malchanceux : le Liber primus est perdu, et seules quatre des cinq parties séparées du Liber secundus diversarum modu­lationum (1627) sont parvenues jusqu'à nous. Il a donc fallu recomposer la voix manquante (de différente tessiture selon les pièces, elles­mêmes d'effectifs variables) pour restituer les six motets livrés ici « en première mondiale ». Treize autres, qui ne font pas appel à cette partie perdue, tel le O Jesu mi dulcissime pour ténor seul, ont pu être gravés (mais guère flattés) dès 1998 par L'Aura Soave pour Tactus. 

Ces raretés à une, deux, trois ou quatre voix sont interprétées avec solidité par les chanteurs italiens de La Divina Armonia. Leurs « voix de chapelles » ne sont hélas pas sans raideur, en particulier les deux sopranos, plus enclines au cantus firmus qu'aux subtilités de la musica moderna. La splendeur de l'instrument fait d'autant plus regretter cette monochromie du chant. 

Qui prendra la relève et osera une intégrale des trente et un motets de 1627, tous disponibles désormais dans une édition « reconstruite » ? Il ne s'agit pas d'un petit maître de province, mais de Frescobaldi, que diable ! Patientez pour l'heure en piochant quelques pépites chez Gester (splendides Deus noster refugium et O mors illa gravés au côté de la Jephté de Carissimi, Opus 111), McCreesh (O Jesu mi dulcissime dans une messe de Noël pour Archiv) et les Foccroulle père et fille (Ipsi sum desponsata, Ricercar).


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