Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
Analyste:Sophie Roughol
Quel
message l'éditeur suggère‑t‑il en associant une Citroën, Sandrine Piau et Rome
? On se perd en conjectures. La photographie sonore de la Cité éternelle au
tournant du Seicento (1675‑1710) imaginée par Alessandrini réunit cinq
compositeurs, italiens ou visiteurs, et contourne l'opéra au profit de
l'oratorio. Regrettons que Sara Mingardo, annoncée au même rang que Sandrine
Piau, passe en étoile filante dans le seul duo « Spunta l'aurora » d'Aci,
Galateo e Polifemo (oeuvre napolitaine ... ), en écho à l'intégrale qui
réunissait il y a dix ans ces deux merveilleuses musiciennes sous la battue,
nettement plus souple, d'Emmanuelle Haïm. Dans le livret et sur la pochette, la
première plage (corrigée en version numérique) laisse espérer la splendide
Sonata a cinqueHVW288, bien rare au disque. Nous trouvons à sa place
une page plus rare encore, mais célèbre par une anecdote : cette Ouverture
HVW336, que Handel avait prévue à l'entrée du Trionfo del Tempo e del
Disinganno, CoreIli aurait refusé de la jouer, parce que coulée dans des
idiomes trop « français » à son goût. Handel lui a donc substitué la page que
nous connaissons aujourd'hui. Du Trionfo, nous trouverons aussi le
sublime air final, où le violon acteur et tendre de Nicholas Robinson apporte un
parfait contrepoint à l'ascension plus abstraite de Bellezza, rendant les armes
devant le « ministre suprême du Ciel ». Déjà présent dans le récital Handel de
la soprano avec Montanari, l'air gagne ici en abandon mélancolique, tandis que
le spectaculaire « Disserratevi, o porte d'Averno » de La resurrezione
affirme des vocalises plus fermes ‑ dans le cadre luimême très ferme, et un peu
rigide que pose Alessandrini.
Devenant Salomé, la
soprano assume un tempo extraordinairement lent dans le « Queste lagrime
» de San Giovanni Battista (Stradella), et cultive la silhouette d'une
femmeenfant tissant sa vengeance avec une tranquille perversité, tandis que les
cordes étirent sous ses soupirs des dissonances intenables.
La cantate
arcadienne Su le sponde del Tebro de Scarlatti, périlleuse pour le
trompettiste, y fera écho dans le bref lamento central, confondant d'intensité
simple. Une épure. Les pièces instrumentales (Chaconne Propitia Sydera de
Muffat, Concerto grosso op. 6 no 4 de Corelli) adoptent la même maîtrise
des allures, des équilibres et des couleurs, mais se confinent parfois dans une
géométrie musicale assez froide ‑ comparaison fascinante avec l'orchestre de
Banchini chez Muffat! Curieux objet: à la fois panorama et récital, mais plus
convaincant sur ce dernier terrain.
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