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Diapason # 673 (11 /2018)
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PHI
LPH030




Code-barres / Barcode : 5400439000308

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

Philippe Herreweghe aborde enfin la célébrissime cantate chorale BWV 4 (curieusement absente de sa discographie jusqu'ici) et revient à la monumentale BWV 80 (Peter Kooij, en 1990, était déjà de la partie, chez Harmonia Mundi). Beaucoup moins courue, la festive BWV 79 était créée à Leipzig le 31 octobre 1725, un an jour pour jour après la BWV 80: l'une et l'autre ornaient la fête de la Réformation, et faisaient donc la part belle à des chorals de Luther.

Mais ni l'une ni l'autre ne donne au choral autant d'importance que la BWW 4, où sa matière mélodique et spirituelle innerve chacune des sept parties. Composée en 1707, et probablement présentée lors de la candidature de Bach au poste d'organiste de Mülhausen, elle apparaît ici dans sa version remaniée de 1725 ‑ un cornet et trois trombones doublent les voix. La Sinfonia si dramatique, avec ses figures d'exorde et ses silences éminem­ment rhétoriques, se concentre dans un geste très retenu, et conduit à un premier choeur où la signature d'Herreweghe est évidente. Ces anapestes souples et ce sfumato instrumentai très étudié suggèrent une grandeur empreinte de simplicité, également sensible dans l'admirable duo soprano/alto, doublé aux vents. 

En comparaison de la précédente gravure de la BWV 80, la texture chorale (superbe entrée des ténors dans le premier volet) s'est allégée tout en privilégiant un legato souverain. Les solistes se fondent dans cet écrin de couleurs moirées avec une belle homogénéité de timbre et de propos. Le soprano tendre et lumineux de Dorothee Mields, l'alliance parfaite d'un Alex Potter très investi et d'un Thomas Hobbs dont la ferveur compense une ligne de chant parfois heurtée (au fond pas si éloignée de celle d'Equiluz dans le cycle historique d'Harnoncourt), l'aplomb de Peter Kooij (timbre moins dense que jadis mais conduite ferme) apportent une lumière tou­chante, dénuée de clichés et tout au service du verbe. 

Gardiner entend, dans le frappement incessant des timbales sous les fanfares des cors au début de la BWV 79, « le martèlement des thèses de Luther à la porte de chêne à l'arrière de l'église ». Herreweghe y frappe avec modération, et ses cors prodiguent une lumière sereine, qui profitera, par contraste, à l'entrée musclée du choeur. À la splendeur de ce mouvement succèdent quelques joyaux nimbés d'une sensualité contenue, tel que l'aria d'alto où la fusion du hautbois et de la voix est terriblement séduisante.


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