Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 673 (11 /2018)
Pour s'abonner / Subscription information


DHM 19075809722



Code-barres / Barcode : 190758097220

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: David Fiala

Les têtes d'affiche de ce récital paraîtront bien obscures aux côtés de leurs contemporains, monstres sacrés du choeur a cappella : Lassus, Palestrina, Victoria et Byrd. Ce sont pourtant les figures de proue de la vie musicale de la fin du XVè siècle dans les anciens Pays‑Bas, ces territoires « franco-flamands » (et désormais aussi espagnols) qui étaient encore quelques décennies auparavant sans rival dans l'art du contrepoint. Paul Van Nevel les place sous une illustre tutelle, celle de leur voisin et éditeur anversois Christophe Plantin (ca. 1520­-1589), un des plus brillants imprimeurs de toute la Renaissance. Le programme puisé dans ces splendides imprimés musicaux livre une sélection de chansons et de mouvements de messe, auxquels répondent une hymne de Palestrina et, pour conclure, un saisissant sonnet chromatique de Le Jeune.

Il est presque inutile d'insister sur la qualité de facture de cette musique composée dans une région et à une époque où l'on faisait du contrepoint comme de la prose. L’important est l'inspiration de cette écriture dense et tendue, désormais toujours à plus de quatre voix (de cinq à neuf ici), qui fait monter en longues séquences de lentes et profondes vagues sonores, bientôt recouvertes par la suivante. Van Nevel n'a pas son pareil pour sculpter et étirer cette matière. Enregistré en concert, il joue d'un tempo flexible et de tout l'éventail des nuances, il conduit chaque ligne, chaque chanteur, chaque séquence à une nouvelle plénitude acoustique et émotionnelle.

La déploration de Pevernage sur la mort de Plantin donne le ton d'un programme globalement grave, parfois sombre, culminant avec une extraordinaire version à cinq voix de Sur tous regretz par le même auteur. En revenant à ce texte déjà mis en musique à sept reprises depuis les années 1530 (version de Richafort, elle‑même à la source d'une messe de Gombert pour le couronnement de Charles Quint), c'est toute une tradition (passée par le Josquin de Mille regretz) que Pevernage parvient encore à enrichir, comme La Hèle avec sa messe sur le motet Praeter rerum seriem du même Josquin. Pour un live, les imperfections de ces douze voix très expertes (quatre femmes, six ténors et deux basses) sont si passagères et l'émotion si constante qu'on ne peut que se joindre avec gratitude aux applaudissements conclusifs.i


Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews