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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau Marguerite Louise ? Mieux qu'une voisine versaillaise de Manon-Chantal, une cousine de François Couperin, chanteuse dont le charme et l'agilité s'exercèrent à la Chapelle royale à partir de 1702. L'équipe ainsi nommée de Gaétan Jarry revient au « petit opéra » (1685) que William Christie ranimait y a tout juste quarante ans, et dont il faisait en 1981 le premier disque de son jeune « Ensemble instrumental et vocal des Arts florissants ». C'est pour Jarry le deuxième, et la révélation d'un atout que les motets de 2015 (L'Encelade) n'exposaient pas encore : un petit orchestre (dix cordes, flûtes, basson, archiluth et clavecin) prodigue en couleurs, en motifs, en rebonds, sous la houlette du premier violon Emmanuel Resche. Ce que nous entendons dans l'Ouverture puis encore à chaque danse n'a rien à envier aux TaIens Lyriques, au Concert Spirituel ni aux Arts Florissants dans ce répertoire aujourd'hui. L'« Air pour les violes » de la première scène est un modèle de narration chorégraphique subtile et tendue, auquel fera écho une épatante Marche des bergers (un des extraits de La Couronne de fleurs glissés en fill‑up). Révélation d'un orchestre... dans une partition qui n'en appelle pas. Christie s'en tenait à l'effectif léger de la création, par les musiciens de Mademoiselle de Guise. Jarry l'enrichit donc et dispose d'un admirable choeur. Les échanges allégoriques de la Musique, la Poésie, l'Architecture et la Peinture, toutes pressées d'honorer Louis et la Paix retrouvée, semblent alors un prologue de tragédie lyrique exceptionnellement développé. Seulement, les voix solistes nous ramènent à la chambre. Maïlys de Villoutreys, qui prend la première la parole, nous enchante, mais Charpentier sollicite assez peu cette Musique. Et tous ses partenaires, sauf la basse, tombent dans l'ombre de son autorité simple. L'énergie de chaque parole, dans la version Christie, souligne en miroir ce qui fait défaut à ces déclamations accentuées en surface mais placides. Entendons-nous bien l'élan d'une invocation dans « Parois dans ta beauté première, Soleil, rassemble tes clartés » ? On sourit quand Charpentier prévient cette nonchalance par la bouche de la Poésie «( Il vaut mieux manquer de les dire, que de les dire faiblement »), et quand la Peinture (incolore) évoque sa propre « témérité ».
Jarry, qui
excellence dans le registre tendre, s'y installe un peu trop souvent, mais
déploie parfaitement la longue sarabande avec voix du dernier tableau. Même
ambiance, mêmes vertus dans la Couronne de fleurs, et cet air divin où
Maïlys de Villouterys défie les « Rossignols, écoutez les plus beaux de nos
chants, Et mourez de plaisir et d'envie ». |
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