Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
![]() ![]() ![]() ![]() |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Luc Macia
Cela fait des années qu'on admire le talent et et l’activité inlassable de Goltz comme premier violon et chef du Freibruger Barockorchester. Curieusement, ce musicien qui, comme Konzertmeister, sait enflammer ses partenaires et animer des tableaux orchestraux très inventifs, opte dans l'exigeant cahier de Bach pour une forme de sobriété. On pense plus d'une fois à Sigiswald Kuijken dans cette lecture distinguant partout ce qui est essentiel et ce qui relève de l'ornement ‑ une strate de l'écriture qu'il ne s'attache pas à raffiner comme ont pu le faire Rachel Podger, Isabelle Faust ou Amandine Beyer. L’éloquence progresse en pleine lumière, sans arrière‑pensée. On imagine que cette approche raisonnée n'est pas dictée par des limites techniques ‑ elle s'applique d'ailleurs au rubato autant qu'au phrasé ‑ mais relève d'un choix face à la densité expressive de la partition. Aller à l'essentiel. Bien sûr, pour étalonner une telle interprétation, on se précipite sur la grande Chaconne de la Partita no 2, où le violoniste allemand a trouvé le juste milieu : 13' 40", à mi‑chemin des sanguins et des mystiques. Le discours s'y déploie sur des ressorts rythmiques extrêmement efficaces. On remarque partout la même clarté polyphonique (les fugues, jamais bousculées, sont dans l'ensemble admirables de lisibilité) et la même fluidité des lignes, malgré une sonorité passagèrement aigre au regard de la beauté capiteuse de son Testore des années 1720. Et si les « doubles » de la Partita no 1 apparaissent un brin engoncés, Von der Goltz parvient à électriser le Presto de la Sonate no 1. La franchise du propos est en soi une vertu, mais nous resterons fidèle, jusque dans les mouvements les plus réussis de cette intégrale (enjouement de la Gigue de la Partita no 2, gradation dynamique de la Fugue BVW 1005, tension du dernier Prélude) aux musiciens qui ont pris plus de risques dans ce cahier. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews