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Diapason # 673 (11 /2018)
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Alpha  
ALPHA391



Code-barres / Barcode : 3760014193910

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Loïc Chahine

 

Après un cross­over remarqué avec la chan­teuse Rosamary Standley
«( Love, I obey », Alpha, 2015), le théorbiste Bruno Helstroffer élabore un parcours tout aussi personnel, cette fois en solitaire. Ou quasi : la candeur étrange de Rosemary Standley, le serpent de Michel Godard et la contrebasse d'Emek Evçi s'invitent pour le tableau mélancolique de Comme un beffroi tandis que Jean‑Luc Debattice prête sa voix (et sa plume) à Dans la chambre de mon théorbe, litanie dont l'instrument sera la fierté (« Mes doigts jonglent avec tout le cosmos / je suis un dieu qui fait tourner les orbes / et miroiter les oxymores / boules à facettes sur la piste / balayée d'étoiles »).

Helstroffer excelle à traverser les frontières entre le répertoire baroque et ses propres compositions. Le début de CLAN, par exemple, reformule le foisonne-ment et la liberté improvisatoire que son jeu cultive chez Piccinini ou Kapsberger. La suite de la pièce montre l'énergie qu'il peut déployer, dans une espèce de frénésie qui fait pendant à l'explosive et jubilatoire Corrente VI sopra l'alemana de Piccinini. Maître d'une perpétuelle verve rythmique, le théorbiste dialogue avec le menuet de la Suite pour violoncelle no 1 de Bach... mais à cinq temps.

Si certaines transitions font sursauter (celle qui mène à Comme un beffroi donne l'impression de passer dans un autre monde sans y avoir été préparé), la plupart des pièces créent des univers qui se font écho. En écoutant la première Gnossienne transcrite pour théorbe, on en goûte les résonances et les tournures doucement orientalisantes. Dans Thanks Toumani, Helstroffer « imagine le théorbe métamorphosé en kora », instrument d’Afrique de l'Ouest ; avec le bottleneck dans Vos luths, il suggère l'Inde; partout, la sonorité est choisie avec art, et les timbres bénéficient d'un soin constant que restitue avec splendeur la prise de son chaleureuse d'Alban Sautour. Pour qui est réceptif à ces mondes croisés et n'a rien contre les harmonies parfois suaves, cet hédonisme séduisant exhale une douce poésie.                        


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