Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 672 (10 /2018)
Pour s'abonner / Subscription information


Pentatone  
PTC5186646



Code-barres / Barcode : 827949064661

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Sophie Roughol

Un programme en partie inédit, soudé par un concept origi­nal et guidé par l'un des violonistes les plus inventifs dans ce XVIIe siècle italien: Francesca Aspromonte, pour son premier récital, a mis toutes les chances de son côté. Inoubliable Eurydice de Rossi avec Raphaël Pi­chon il y a quelques années, puis invitée à Aix pour L’Eritrea de Cavalli (2014, elle avait vingt‑trois ans), la chanteuse se concentre ici sur les prologues, ces mal‑aimés ‑ vite oubliés, malgré leur place d'honneur, sous le flot de musique qu'ils préparent, et déconnectés des figures théâtrales qui pourraient en fixer le souvenir.

Son soprano clair et agile, droit mais sans raideur, s'approprie vigoureusement chaque mot, depuis L'Euridice (l602) de Caccini à Il pomo d'oro (1668) de Cesti et Gli equivoci in amore o vero La Rosaura (1690) d'Alessandro Scarlatti. Les raretés (La pace incatenata de Stra­della, Il palazzo incantato de Rossi, L’Argia de Cesti) sont glissées entre des pages plus courues (L'Orfeo de Monteverdi, La Didone de Cavalli, Il Sant’Alessio, de Landi) sans jamais tomber dans leur ombre. Tim Carter signe une notice claire et instructive, sur un Prologue qui dit tout de son temps ou de l’œuvre qui va suivre : galerie d'incarnations allégoriques remerciant le mécène et le prince, louant une reine, évoquant un contexte politique, campant le décor pastoral ou tragique ; finissant par anticiper l'action à venir, quitte à devenir une scène indépendante.

Onofri et Aspromonte tentent de donner au récital une structure dramatique sous‑jacente, ouvrant sur la Toccata de l'Orfeo, insérant une Sinfonia de Stradella: la fin abrupte de certains Prologues, privés du rebond de l'action qui devait suivre, reste l'écueil sur lequel se brise l'intention. En osmose avec Il Pomo d'Oro, Aspromonte excelle à caractériser chaque page, solidement campée sur son aisance technique et son intelligence musicale. Coloratures, mezza voce, cadences, échanges raffinés avec les instruments : une musicienne accomplie rayonne ici. 

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews