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Diapason # 672 (10 /2018)
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CPO 5550612




Code-barres / Barcode : 761203506125

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre
 

Comme tous les musiciens fêtés à Londres entre la mort de Purcell (1695) et l'ouragan Handel (Rinaldo, 1711), Eccles a disparu. L’histoire disait: de Dido and Aeneas à Peter Grimes, point d'opéra anglais. Au début du XXe siècle, l'expert Oskar Schmitz appelait encore le Grande‑Bretagne das Land ohne Musik. Et puis, un air par‑ci, une symphony par‑là, les sensationnelles « Mad Songs » de Catherine Bott en 1990 (L’0iseau‑Lyre), quelques exhumations prometteuses ‑ Semele par Anthony Rooley (Forum 2003), The Judgement of Paris par Christian Curnyn (Chandos 2008) ‑... John Eccles est revenu.

Discrètement, et le florilège anniversaire que voici ne fera peut‑être pas plus de bruit. D'abord parce que l'ouvrage annoncé pose de sérieux problèmes: les interprètes emmêlent neuf pages instrumentales du mystérieux Mad Lover et huit airs d’Acis and Galatea (masque d'après Peter Motteux, 1702) mais quel rapport entre les deux ? Ensuite parce que les musiques de scène du Morave exilé Godfrey Finger n'égalent pas les airs d'Eccles glissés à l'intérieur. Enfin parce que l'album rend surtout hommage à l'une des premières divas britanniques, Anne Bracegirclle (ca. 1671‑1748), actrice chérie de Congreve (et du public), soprano intime de John Eccles qui lui tailla sur mesures quelques fameux joyaux (« Still lm grieving » à pleurer, « Folie » de Don Quixote toujours pectaculaire...). En outre, la troupe hanséatique du luthiste Thomas IhIenfeldt, chambre accueillante plus que théâtre, profite rarement de sa légèreté pour parfaire sa souplesse et l'adorable Olivia Vermeulen, si touchante et si juste de style, n'est pas à proprement parler une bête de scène. 

Il n'empêche. Les instants de grâce sont trop nombreux, avec ou sans voix, dans l'esprit de Purcell (« If I hear Orinda swear » à s'y méprendre) ou la plume déjà éclaircie aux rayons des Lumières. « O take him gently », le slow aire ou le ground bouleversant du Mad Lover confirment: non, la Grande‑Bretagne ne fut jamais un « Pays sans musique ». Et John Eccles, comme son voisin John Weldon, mérite une seconde vie.


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