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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Luc Macia Un des sommets du parcours arrive avec la longue cantate de Johann Wolfgang Franck (1644‑1710), grand pourvoyeur d'opéras à Hambourg. En quinze minutes, elle déroule une sonate et des arias en deux parties très contrastées, sombre et morbide d'abord puis d'une brillante ferveur, virtuose, avant un choral final. Une rareté de premier choix, où Bündgen nous impressionne autant par sa sensibilité que par sa maîtrise ‑ tenues immaculées, vocalises effervescentes. Si la palette des couleurs reste assez étroite, le chanteur évite la monotonie grâce une malléabilité de la ligne, qui suffit à caractériser chacun de ces morceaux au fond assez semblables, où l'accompagnement des violons et des cordes graves accentue un climat de recueillement et de tristesse inquiète. Sans surprise, le fameux et prodigieux lamento de Johann Christoph Bach (« Ach dass ich Wassers g'nug hätte») exposera les limites expressives du contre-ténor - mais après tout, le jeune Andreas Scholl glissait lui aussi sur ce tableau dont Esswood, Kozena et tout récemment Bejun Mehta ont sondé les abîmes. Paulin Bündgen s'épanouit en revanche dans le motet de David Pohle, joliment séquencé entre récits théâtraux et envolées lyriques, et celle de Theile, page virtuose aux incessants changements de ton. Les excellents instrumentistes de Clematis l'entourent d'un décor souvent sombre et parfaitement en situation. Si certaines pièces instrumentales ne sont que des chorals plus ou moins variés, il faut signaler la superbe Sonata a 6 anonyme aux textures denses et somptueuses, secouées en sa partie centrale par une battaglia façon Biber. Toutes les découvertes que propose ce disque méritent le détour.
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