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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Venturini
THEÂTRE EN ORDRES Ceux qui considèrent François Couperin comme le musicien de l'intime, l’oreille des alcôves, le confident des mélancoliques, risquent d'être surpris par cette invitation au théâtre. Bertrand Cuiller a en effet choisi de commencer son intégrale par « une majorité de pièces inspirées par la scène » qu'il considère comme « une ouverture de rideau ». Pour dresser les tréteaux de son « petit théâtre », l'artiste a choisi de retourner à la Fondation Royaumont qui avait si favorablement accueilli son intégrale Rameau (Mirare, 2014, CHOC) et de confier à nouveau à Hugues Deschaux la captation du clavecin de Philippe Humeau d'après un modèle français de la fin du XVIIe siècle. La plénitude sonore et la richesse harmonique, combinées à un diapason plus haut qu'à l'accoutumée (415 Hz contre les 392 Hz du modèle « français »), construisent une scène vaste et généreuse, propice au projet annoncé. Bertrand Cuiller peut ainsi en animer les caractères avec la précision du trait et la délicatesse du pinceau qui lui sont familières. Le choix de tempos souvent allant et une virtuosité sans faille font ainsi vrombir le clavecin de Couperin d'une façon singulière: la course frénétique des doubles croches de L’Étincelante, l'opposition d'épisodes lyriques en notes conjointes et de moments impatients en saut d'octaves dans le Réveil matin tout comme l'humour des Fastes de la grande et ancienne Ménestrandise (la Marche ridicule, le menton en avant, la claudication des Invalides) sont tout simplement irrésistibles. Les Grâces naturelles et leurs notes inégales comme la volupté des Tendresses bachiques participent à la diversité de ce « petit théâtre du monde » et attestent définitivement les dons de « Couperin l'alchimiste ». |
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