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Classica # 205/ (09 / 2018)
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Aparté
AP178




Code-barres / Barcode : 5051083127769

Appréciation d'ensemble:

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Analyste:  Jérémie Bigorie

Concocté sur mesure par Thibault Noally pour Blandine Staskiewicz, ce programme, incluant pas moins de neuf inédits, est l'occasion d'une plongée dans un genre arrivé à pleine maturité. Mais si, comme le précise l'excellente notice d'Olivier Rouvière, « oratorio et opéra sont frères [car] nés au début du XVIe siècle », notre fratrie ne se regarde pas en chiens de faïence tant l'engagement dramatique de la mezzo‑soprano abolit les frontières entre sacré et profane... pour ne pas dire entre l'âme et le corps ; le premier oratorio répertorié est justement l'édifiant Rappresentazione di Anima e di Corpo de Cavalieri.

Heureuse idée que de n'avoir pas dépareillé les airs des récitatifs introductifs: cela permet de théâtraliser le cheminement rhétorique qui conduit à l'exacerbation des sentiments, comme dans l'extraordinaire « Ombre cure sospetti » de l’Atalia de Gasparini. Dans le lamento de Madeleine « Per il mar del pianto mio » selon Caldara, c'est la sobriété extatique qui prédomine, tandis qu'une véritable débauche de virtuosité est à l’oeuvre dans l'aria di tempesta « Fremer da lunge io sento »: quoi d'étonnant, quand on sait que Porpora écrivait pour les plus grands castrats du moment, Blandine Staskiewicz ne leur cède en rien pour ce qui est de la rondeur du timbre, du galbe des phrasés et de la ductilité vocale. On peut compter sur les bien nommés Accents pour contre­pointer la soliste de leurs échappées instrumentales. Un récital de haute volée, Mieux : qui fera de l'usage !

 


 

   

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