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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Luc Macia Nahuel di Pierro et Johannes Pramsohler sont les figures de proue d'un programme assez rare (quoiqu'une seule page soit inédite, celle d'Eberlin) partagé avec trois autres chanteurs et un petit groupe instrumental. La basse a pour elle des graves généreux, des accents mordants et une vélocité ornementale très sollicitée dans certaines partitions. La cantate de Biber qui ouvre le disque multiplie les moments de panache: écoutez à 5'50" les élans théâtraux spectaculaires qui font dialoguer l'archet et les cordes vocales de Di Pierro, dont le sous‑grave joint les abîmes. Difficile, en écoutant les traits brisés, les arabesques et les sauts d'octave ménagés par Pramsohler de ne pas penser aux Sonates du Rosaire du même Biber. Il sera tout aussi bluffant, à l'autre extrémité du disque, dans la cantate à deux basses. À l'opposé de ces moments exaltants, les deux lamentos de Johann Christoph Bach posent des tableaux propices au lyrisme et à une forte subjectivité, ombrés par les sonorités plus graves de deux ou trois altos et d'un violoncelle en plus de l'orgue (Philippe Grisvard, parfait). Dans le premier (Wie bist du denn, o Gott), Di Pierro impressionne par ses longues tenues dans le grave tandis que Pramsohler apporte un commentaire assagi, consolateur. Le second lamento, pour contralto, revient étrangement à la soprano Andrea Hill, qui peine à trouver la densité de mot et de ligne attendue dans le bas médium, mais s'en sort bien techniquement. Ce célèbre Ach dass ich Wassers gnug hätte ayant été récemment gravé par Bejun Mehta (Diapason d'or, cf.,no 668), il faut réconnaître que le contre‑ténor américain va beaucoup plus loin dans le piétisme fantasmatique. Di Piero attaque le « concerto » de Bruhns avec une vigueur renversante, avant de descendre au dernier sous‑sol (à 5' 38"), en contraste avec les volutes de l'archet funambule. Dans la première cantate de Pachelbel, Andrea Hill prodigue un charme minimal mais phrase avec élégance, laissant le violon piccolo de Pramsohler occuper brillamment le premier plan. Enfin la cantate d'Eberlin est servie avec conviction par Jorge Navarro Colorado, dont la voix dispense quelques notes peu agréables, mais qui maîtrise ses vocalises aériennes face aux arabesques du violon. Encore un disque où Johannes Pramsohler, comme Reinhard Goebel jadis, s'évertue à sortir de l'ombre des partitions qui, ainsi défendues, apparaissent majeures. Bravo. |
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