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Diapason # 670 (07 - 08 /2018)
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La Musica 
LMU013D



Code-barres / Barcode : 3149028130416
 

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

Le ténor américain Zachary Wil­der a su se faire en quelques années une place de choix dans le cénacle baroque, grâce à une voix à la fois virile et juvénile, à son timbre charnu paré d'un délicat vibrato, et surtout par l'intelligence avec laquelle il sait jouer parallèlement de la délicatesse et de l'ardeur. Une vocalise particulièrement véloce fut un autre atout décisif pour lui ouvrir les portes du festival d’Aix et l'embarquer l'an dernier dans l'odyssée Monteverdi de Gardiner.

Le musicien a le courage, pour son premier disque, de se montrer nu, ou quasi. À son côté, un remarquable luthiste catalan (alternant réalisations polyphoniques à l'archiluth et accompagnements plus rythmiques d'une chitarra alla spagnuola) apporte le soutien nécessaire (et suffisant) à une excursion au temps de Monteverdi. La cantate attribuée à Cavalli, A piè d'un bel cipresso, dénichée au Conservatorio San Pietro a Majella de Naples, est de loin la pièce la plus séduisante: une scène d'opéra miniature, dont le style élégiaque convient idéalement aux couleurs vocales et à l'impeccable diction de Wilder. La plupart des autres compositions sont d'humbles canzonette et arie strophiques. Certaines n'en sont pas moins de véritables bijoux, tels les délicats Scherzi musicali a voce sola de Monteverdi (1632), souvent gravés. L'Ecco di dolci raggi, où le ténor oppose avec justesse fulminations, méditations et plaintes, est un régal. Le programme réserve quelques heureuses découvertes, telles ces délicates chansons de Domenico Obizzi: un disciple de Monteverdi à la Cappella di San Marco qui semble ne pas avoir survécu à l'épidémie de peste de 1630.

Les subtiles variations modales de la canzonetta faussement légère de Biagio Marini (Ricciutella pargo­letta) invitaient sans doute à plus de diversité de couleurs et de caractère dans le traitement des six strophes. Les vocalises erratiques de V'ho intenso abbastanza de Legrenzi paraissent plus agressives qu'éloquentes ‑ une prise de son saturant la voix surexpose ce souci, qui revient dans l'émouvant madrigal dramatique de Giovanni Rovetta (successeur de Monteverdi à San Marco), Le lagrime d'Erminia.

Enfin, on peut se demander si le choix d'interpréter le célèbre récitatif dramatique d'Orfeo « Rosa del ciel » à la manière d'une chanson diminuée, et à l'archiluth seul, n'est pas un contresens : un tel traitement ornemental serait à réserver aux arie strophiques, comme Monteverdi le démontre lui‑même dans son oeuvre. Album inégal d'un musicien lumineux.


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