Texte paru dans: / Appeared in: Harmonia Mundi |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe
Venturini Il y a dans l'attitude interprétative de Diego Ares une volonté de se faire remarquer aussi manifeste qu'agaçante. Cela commence avant même que résonne la première note de l'Aria : le claveciniste espagnol a en effet cru bon d'y adjoindre le Prélude BWV 968, inspiré de l’Adagio de la Sonate n°3 pour violon seul, également en sol majeur. Le contraste entre le tic-tac obstiné du rythme pointé du second et l'énoncé rêveur de la première se révèle plutôt déstabilisant. Mais ne soyons pas surpris : Diego Ares consacre un long paragraphe de son texte de présentation à l'originalité de l'oeuvre et cherche à joindre le geste à la parole. Il n'empêche que cette abondance d'ornements, dès l’Aria, que ces cascades de notes de passage, que ces reprises effrontément éloignées du texte d'origine (Variations 5 et 29) finissent par étouffer la musique comme le lierre l'arbre. Aussi se surprend-on plus d'une fois à espérer un sécateur qui débarrasserait la musique de ces encombrantes guirlandes. On l'espère tout en le regrettant car la réalisation se montre parfaitement aboutie, marquée par des phrasés d'une rare élasticité, un rubato convaincant (Variations 8 et 19), du panache (la Variation 16, très orchestrale), un ton toujours adéquat (la gigue de la Variation 7 gambille allègrement), une utilisation habile des possibilités de l'instrument, copie d'un Taskin (la Variation 9 sur le quatre pieds) et le refus de courir le chronomètre (1 h 26 et deux CD) pour faire triompher la seule virtuosité. Beaucoup de qualités, d'idées, de talent. Et beaucoup d'ornements. |
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