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Diapason # 671 (09 /2018)
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Glossa
GCD923602



Code-barres / Barcode : 8424562236028

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Gaëtan Naulleau

 

L’an passé, la version de Sébastien Daucé n'était pas loin de décrocher un Diapason d'or, interdit par un Orphée trop évasif (HM, cf. no 660). Pour le charisme du protagoniste, nous sommes cette fois servis. Mais nous tombons de haut, après le merveilleux récital Charpentier de Cyril Auvity (cf no 644), en découvrant les effets qu'il s'autorise et que plus d'un chef refuserait à Paillasse! Si Paul Agnew, avec Christie en 1997, en faisait déjà beaucoup, c'était avec plus de tact et dans un cadre qui le flattait. Sous la loupe des micros, l'incarnation exacerbée de son successeur, qui nous transporterait peut‑être en concert, tourne à la douche écossaise. L’alternance des moments d'introversion et des éclats parfois débraillés, souvent appuyés (de caractère et de chant) fatigue vite.

Le ténor, certes, répond ainsi au geste de Ronan Khalil. Le chef du jeune Ensemble Desmarest fuit l'esthétisme et ne jure que par l'animation d'un théâtre franc, placé sous une lumière crue (curieuse prise de son décidément). Soit, mais à condition de doser ses effets; dans l’ardeur comme dans le pathos. Khalil en rajoute. S'il se presse d'accessoiriser l'instrumentation pour varier les ambiances à peu de frais, il investit moins les fins ressorts de l'écriture. A quoi bon tant d'énergie, si la direction la laisse s'éparpiller ? Le rebond des rythmes dansés boite souvent (le continuo colle des rustines pour donner le change).

Passé la surprise, saisissante, les percussions ajoutées à l'invocation chorale qui suit la mort d'Euridice pèsent sur le déploiement du drame plus qu'elles n'enrichissent l'émotion. D'un raffinement incomparable pour ce qui est du détail, l'exigence instrumentale de Daucé s'avère aussi plus efficace sur l'ensemble des tableaux kaléidoscopiques articulés par Charpentier.


L'affiche a de quoi réjouir, avec la fine fleur des jeunes chanteurs rompus à ce répertoire. Leur galerie de personnages hauts en couleur, soudés par une prosodie droite et nette, vaut le détour, et Céline Scheen, Euridice noble et svelte, supplante ses rivales pourtant parfaites chez Christie et Daucé. Mais rien n'y fait, les beautés précieuses du « petit opéra » taillé en 1686 pour un effectif de chambre s'évaporent quand Khalil, naïvement et maladroitement s'obstine à y voir deux actes de tragédie lyrique. Alors l'oeuvre elle­même paraît maladroite.

 


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