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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Ivan
A. Alexandre Quarante ans ! Début 1978, John Eliot Gardiner enregistrait son premier Handel sur « instruments anciens », Acis and Galatea. Précisément cette version originelle à cinq voix sans choeur, pour orchestre de salon (sans alto), tel qu'ont dû l'entendre pendant l'été 1718 les hôtes du futur Duc de Chandos en son palais de Cannons. Double anniversaire qui n'a pas échappé à Christian Curnyn, aussi fidèle à l'esprit de la partition qu'à l'album pionnier de Gardiner. Principales différences: l'attribution de l'air « Would you gain the tender creature » non à Damon mais à un troisième pâtre nommé Coridon (John Butt, comme d'autres depuis, avait déjà emprunté cette voie pertinente); et l'ajout à la basse continue d'un théorbe lui aussi judicieux. Pour le reste, le cadet suit l'aîné sur le chemin du charme bucolique, sous le même soleil tendre, avec des moyens comparables. Quatre décennies ont passé : les archets coulent de source, le ton est moins cru, le son moins corsé, l'ornement plus libre. Mais nous restons en famille tout nous est connu. Lucy Crowe égale ses devancières Norma Burrowes ou Claron McFadden (celle‑ci avec Robert King en 1989, autre pépite). Peu investie, la délicieuse soprano des Midlands possède exactement ce que réclame la Galatée de 1718: pudeur et fraîcheur. Son Acis ne peut rivaliser avec Anthony Rolfe Johnson (chez Gardiner) ou John Mark Ainsley (chez King) à leur zénith ; Allan Clayton n'en tient pas moins son rang, aussi bien dans l'élégie que dans l'éclat viril de « Love sounds th'alarm ». Benjamin Hulett prête son élégance à Damon ‑ dommage que Jeremy Budd ne le suive pas, « Would you gain » s'éternise sans trop de finesse. Surtout, l'excellent Neal Davies n'est plus le cyclope qu'il fut, le baryton l'emporte à présent sur la basse et ce géant fait moins peur que pitié. Il n'en reste pas moins qu'après Gardiner et King cet Acis nouveau s'imposera sans difficulté. Du moins lui souhaite‑t‑on : réalisé grâce à plusieurs mécènes secondés par cent vingt‑trois « crowdfunders », il n'avance pas pour seuls arguments une édition et des violons « d'époque ». Le mode de financement lui‑même est historique. En 1718 on l'appelait: souscription. |
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