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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Fabienne Bouvet Giacomo Gorzanis est peu servi par le disque. Hormis l'album de Michele Carreca (Deutsche Harmonia Mundi), entièrement consacré à sa musique pour luth seul, ses oeuvres n'apparaissent que sporadiquement aux côtés de celles de Caccini ou Monteverdi. Cette anthologie de pièces vocales et instrumentales, premier enregistrement de l'ensemble La Lyra, fait donc figure de rareté. Et de gageure : à la croisée des musiques savantes et populaires, entre viole de gambe et dulcimer, l'exercice est périlleux. Dès les premières secondes, le charme opère à plein. Quelle gouaille, quel mordant ! Le ténor Pino De Vittorio chante la rue, l'amour, la vie quotidienne, et passe du comique au tragique avec une aisance déconcertante. Il s'exprime d'une voix pleine et colorée, à la diction soignée, au moyen d'une certaine rusticité, dans un geste théâtral à la limite de la parodie (Duca vi voglio dir). Saluons tout particulièrement la prestation historiquement informée du luthiste Bor Zuljan : sa sonorité perlée et son introspection apportent de la profondeur à ce programme. Son interprétation des pièces pour luth seul, dans la retenue, crée un contraste saisissant avec des pièces vocales beaucoup plus extérieures. Toute la réussite de cet album se situe dans un équilibre délicat, sur le fil, entre un Pino De Vittorio transcendant et un Bor Zuljan intimiste. La proposition est inédite, la musique magnifique, et, les interprètes engagés. Une merveille de tous les instants. |
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