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Diapason # 669 (06/2018)
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RIC390



Code-barres / Barcode : 5400439003903

Appréciation d'ensemble: 

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Analyste: Sophie Roughol

Nous attendions tant de cet enre­gistrement ! Et notamment d'une nouvelle version de la Lettera amorosa, monologue si simple et dangereux à la fois (Discographie comparée dans le no 653). Mariana Flores le place à l'entrée de son premier récital, d'autant plus espéré que depuis dix ans déjà, chaque apparition confirme la présence splendide, à la fois viscérale et sophistiquée, de la soprano argentine ‑ compagne à la ville aussi de Leonardo Garcia Alarcón. C'est pourtant dans des pages plus secondaires que nous aurons trouvé les sommets de l'album : la romanesca Ohime, dov'e il mio ben, ourlée en duo avec Julie Roset, ou le trio masculin du lamento Perche se m'odiavi, Voglio di vita uscir, rare chaconne dont les vocalises enjouées démentent le propos, la douleur de l'amour.

Mais dans l'ensemble, avouons notre déception. Laquelle tient,d'abord à un programme dont la variété appellerait plusieurs chanteuses pour donner autant de noblesse grave à Octavie que de poésie à la Musica (Orfeo), autant d'intimité instable à la Lettera amorosa que d'autorité dans les abîmes où est plongée Ariana. Certes, Cathy Berberian triomphait des quatre, jadis, avec Harnoncourt. Par son aisance stylistique, Flores devrait avoir une longueur d'avance sur sa grande aînée... Mais cette aisance, et son indéniable intelligence, tournent ici en rond dans des tempos étirés. Un parti pris expérimental dans la Lettera ? Soit, mais il faudrait alors que le verbe s’affirme et se soude. « Sempre piano » disait Monteverdi, mais tant de cris dans cette lecture, tant de sentiments intimes, de pulsations, de douleurs et d'espoirs sont ici oubliés au fil d'une déambulation languide. Pour une fois, Leonardo Garcia Alarcón ne surcharge pas le continuo. Cela étant, les sections de la Lettera « gonflées » par une basse de viole jouant en accords profitent moins à la déclamation que celles où une épinette montée en boyau, à la résonance sèche, souligne, au contraire l'envol du mot.

Arianna expire avec trop de préciosités, ses silences virent parfois à l'affectation. La Musica s'offre le contre‑chant racoleur d'une basse de viole (chassez le naturel ... ). L’idée d'une Octavie sensuelle se défend (Néron ne l'a pas choisie pour sa seule noblesse), mais cette « Disprezzata regina » a plus de maquillage que de chair. Le rubato déhanché, sur Ohime ch’io cado, est un jeu dangereux, où Flores excelle en scène: le résultat, cette fois, la montre trop appliquée, pas assez épanouie. Qu'elle revienne vite en studios, ou mieux: qu'elle ose, en bête de scène qu'elle est, l'exercice sans filet du live !           
                    


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