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Diapason # 669 (06/2018)
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Channel Classics
CCS40118



Code-barres / Barcode : 723385401186

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia

Sous les micros  toujours parfaits de Jared Sacks, le son éthéré d'une traversière aux grâces d'oisillon, celui plus opulent d'une flûte à bec volubile, les arabesques pulpeuses d'un violon signé Ruggieri, les humeurs pastorales d'un hautbois venu, par copie interposée, de 1720, une viole de gambe à la fois acide dans l'aigu et moelleuse dans les graves. Une fête! Et cela tombe bien, car les fameux Essercizii musici, écrits avant tout pour les amateurs éclairés, s'appliquent à flatter le potentiel de chaque instrument. Leurs mélodies galantes et leurs structures simples, parfois répétitives, ne cherchent pas à instaurer un dialogue musical aussi spectaculaire et serré que celui des géniaux Quatuors parisiens (dont Florilegium a signé une version de référence). 

Pour les faire vivre, la séduction instrumentale est un atout de choix. Ce n'était pas la priorité dans l'équipe de la Camerata Köln, dont l'éloquence franche a son charme (DHM), mais c'est une qualité commune aux membres de Florilegium. Leurs noms s'imposent: le « boss » Ashley Solomon aux deux flûtes et, dans l'ordre cité au début, Bojan Cicic, Alexandra Bellamy, Reiko Ichise. Ajoutez‑y le claveciniste Pawel Siwczak qui, outre sa contribution à un somptueux continuo (violoncelle, luth ou guitare), tient une partie concertante dans deux sonates en trio.

Les vingt‑quatre sonates du recueil sont pour moitié en trio, pour moitié à l'usage d'un soliste avec continuo. Florilegium en retient onze, où chaque interprète défend son idée de Telemann : plus virtuose pour le violoniste Bojan Cicic, qui multiplie les ornements et les traits puissants (pas évident pour un amateur de Hambourg d'en faire jadis autant); avant tout poétique et balancé, pour Solomon, au chant caressant dès les premières plages ; bien dans ses bottes, sans effet superflu, pour la hautboïste; jeu multicolore pour la gambiste, qui se surpasse dans la splendide composition en trio avec clavecin obligé (Staier et Pandolfo en avaient déjà livré une gravure épatante), mais à qui on peut reprocher, dans la sonate soliste, un peu de raideur.  

La fête sonore l'emporte toutefois, comme dans la sublime sonate en trio pour hautbois et flûte à bec qui ouvre le second CD et fait se superposer des traits et des nuances qu'on pourrait croire incompatibles. Dans sa notice, Ashley Solomon regrette de n'avoir enregistré qu'une partie des Essercizii musici et Iaisse entendre qu'il espère graver la suite prochainement. Nous partageons totalement cet espoir.


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