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Diapason # 669 (06/2018)
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Alia Vox
AVSA9926



Code-barres / Barcode : 8435408099264

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

 

Jordi Savall pose, avec ce programme, un regard panoramique sur le répertoire pour ensemble de violes (de 1500 à 1700 environ) qu'il explore depuis quatre décennies déjà. L’humaniste aime y entendre un dialogue entre les nations, autour de l'instrumentation pour consort et de certaines formes, telle la passacaille. Que ces formes et ces violes aient évolué en deux cents ans est secondaire à ses yeux ‑ il y a fort à parier que les musiciens jouent Ies mêmes instruments, ou quasi, pour Parabosco et Charpentier.

Le théorbe s'invite presque partout, alors qu'il n'y en avait certainement pas en 1500 pour les Danze veneziane. Il cède la place à l'archiluth dans l’Angleterre élizabéthaine, où un luth à huit choeurs eût été tout indiqué, et chez Charpentier, où, pour le coup, le théorbe serait de mise. D'autres détails agacent : à quoi bon ajouter un violone dans le Concert pour quatre parties de viole de ce dernier ? Accentuer ainsi la ligne de basse, au profit d'un son plus ample, est plus que discutable dans ce contexte historique.

Le disque s'avère inégal malgré l'uniformité d'un son relativement séduisant ‑ uniformité elle aussi discutable dans un tel éventail. Quelques pièces font mouche, en particulier parmi les pavanes: la noble Pavana del Re, qui ouvre le disque, percussions de Pedro Esteban en tête, nous en impose ; la Lacrimae Pavan de Dowland affiche une polyphonie très lisible ; la Paduan V de Scheidt creuse ses lignes et ses contrastes sans outrance, comme d'ailleurs l'ensemble des Ludi musici. The King of Denmark Galliard étonne, même, avec quelque chose d'un peu âpre par moments, mais vivant et caractérisé.

Ailleurs, nous restons souvent sur notre faim. Seul le tambourin insuffle de la légèreté au Saltarello des Danze veneziane, et, plus loin, les cloches tentent de faire oublier l'inanité de la lecture du Ricercare XIV de Parabosco. La cosmétique qui anime la Schottisch Tanz charme, mais oblitère l'élaboration polyphonique de William Brade pour la réduire à un cliché popularisant. L’ln Nomine a 4 de Gibbons avance à tâtons, le Concert à quatre de Charpentier est survolé et semble manquer cruellement d'intentions, comme les pièces espagnoles. Savall et Hesperion XX (et XXl) ont construit une discographie assez brillante pour que nous puissions avouer sans rougir que cette fois, ils ne nous convainquent qu'en partie.


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