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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc Chahine C'est peu dire que le Catalan maîtrise ses instruments ! Peu de guitaristes‑théorbistes peuvent se vanter de parvenir à de tels sommets de virtuosité sans parade, d'autant que Visée ne pardonne pas: on ne saurait, dans une allemande ou une sarabande, gambader comme dans les pièces à variations d'un Sanz ou d'un Murcia. L'interprète parvient pourtant à allier avec finesse jeu pincé et accords battus, et même à tirer un beau parti de ces derniers. Son toucher décline une vaste palette de dynamiques et de teintes. La profusion d'ornements, y compris aux voix intérieures, brille, souligne des dissonances, et l'ensemble étourdit aisément. La grave Passacaille en si mineur, haletante, prend à la gorge. Les pièces pour théorbe, un peu plus fréquentées (Moreno, Monteilhet), témoignent du même hédonisme sonore, du même soin maniaque accordé aux détails et au bon goût ‑ Diaz‑Latorre, par exemple, résiste toujours à la tentation de faire exploser les basses. Toutefois, certaines paraissent un peu fabriquées (Suite en ré majeur), et l'émotion y reste peut‑être trop contenue pour nous toucher. Les pièces plus allantes bénéficient d'un sens pointu du rebond : l'Allemande en la mineur esquisse çà et là un pas de danse, et la danse éclate dans une Mascarade terrienne, presque goguenarde. Pour finir, deux pièces en sol majeur, si radieuses qu'on ne peut s'empêcher de leur sourire. |
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