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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Benoît Fauchet Pour son premier projet, l'ensemble Zene trace un chemin de douleurs mariales et christiques ‑ une « Via dolorosa », dit le titre ‑ entre des pièces des XVIIe et XVIlle siècles déjà bien balisées au disque. C'est à la fois rassurant (le terrain est connu) et périlleux (la concurrence est rude). Bruno Kele‑Baujard privilégie avec goût la part intime de l’Ave verum corpus de Byrd sur l'ampleur et la qualité du galbe ‑ option moins marquée dans la captation filmée quelques mois plus tôt pour annoncer l'album, disponible sur YouTube. Dans le Crucifixus d’Antonio Lotti, la dynamique collective et l'écoute mutuelle transcendent huit voix qui, individuellement, peuvent être prises en défaut de soin : point de dolorisme ici mais un jeu d'arches remarquablement étayées. La musique baroque italienne a largement accompagné les débuts de Zene depuis 2014, et cela s'entend dans la vaste construction à dix voix que Domenico Scarlatti tramait sur les versets du Stabat Mater. Lecture très travaillée dans la variété de ses accents, sans trop chercher dans la polyphonie un théâtre spirituel (joli Fac ut animae, où les voix fusionnent avec les timbres de l'orgue positif et l'Amen s'enlumine de guirlandes). Enfin, dans le labyrinthe des restitutions du Miserere d'Allegri, KeleBaujard opte pour les ornements luxuriants de Tommaso Bai, qui fut maître de la chapelle pontificale au début du XVIIIe siècle ; une matière vivante, aux glissements fluides, en net contraste avec le recto tono de la monodie. Si le minutage peut laisser l'auditeur sur sa faim, l'album donne le goût de suivre cette aventure naissante, nouvelle pousse d'un jardin choral français florissant comme jamais. |
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