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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau Si Zimmermann impressionne, c'est sans s'imposer, sans vouloir briller : le perfectionnisme d'un jeu très articulé (on trouvera rarement quatre doubles croches sous un même coup d'archet, et certains bariolages gagnent une découpe inattendue) ne Iaisse percer aucune nervosité. La densité soyeuse du timbre, qui ne s’étioIe jamais dans les traits, est un trésor en soi. Il se garde bien de souligner les articulations de la forme, et organise les nuances dynamiques en plans nets. Les inévitables crescendos, sur les progressions obstinées du finale en gigue du BVW 1041, n'induiront aucune jubilation instrumentale (qui se glissera tout de même à la fin du BVW 1052). Le caractère de certains mouvements reste indécis, comme les deux volets extérieurs du BWV 1060 pour deux clavecins (souvent entendu en do mineur dans une version pour hautbois et violon, ici monté en ré, dans un arrangement plus rare pour deux violons). Les figures du « théâtre musical » n'ont guère de place dans ce formalisme subtil. Vaste allegro exceptionnellement éprouvant pour le soliste, et d'un bout à l'autre, le premier volet du BVW 1052 a de quoi sidérer ici sur un strict plan technique. Mais sa dramaturgie, ses obstinations, les bifurcations de dernière minute calculées par Bach, sont toutes désamorcées. Zimmermann coule les volutes torturées de l’Adagio, dans des phrasés étonnamment courts, sans la moindre chaleur: le climax du mouvement reposera sur l'intensité de la couleur. D'un formalisme à l'autre, le même concerto par Helmut Rilling et la jeune Isabelle Faust prenait un tout autre relief (Hänssler), sans prétendre au ciselé inouï du moindre détail que Zimmermann intègre dans des architectures idéalisées. |
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