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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Ivan Alexandre Or tout change en 1748 quand le compositeur remarque une soprano italienne qui exerçait à Londres depuis quelques années sans vague ni triomphe. On dirait que les femmes au front haut et à la vocalise impériale l'ont lassé ; c'est donc à cette petite chose fragiIe nommée Giulia Frasi que le vieil homme offre ses dernières héroïnes ‑ Suzanne « harcelée » par les vieillards; Théodora vierge et martyre ; enfin la fille du commandant Jephté. « À cette époque, écrira Charles Burney, Giulia Frasi était une jeune et intéressante personne, dotée d'une voix douce et limpide, dont le style moelleux et pudique, mais aussi froid et impassible, séduisait naturellement les oreilles, échappant de la sorte aux sanctions des critiques. » Portrait craché de... Ruby Hughes. Aujourd'hui en pleine possession de ses moyens, la soprano gaIIoise n'est que grâce et humilité dans un programme de rêve établi en collaboration avec l'expert handélien David Vickers. Des murmures de Susanna aux « mercis » de la Reine de Saba (Solomon), des adieux d'Iphis (Jephtha) à la prison de Theodora, quel adorable testament ! Et Handel ne vient pas seul. Pures merveilles que les tableaux sonores de son disciple John Christopher Smith, dans un Paradise Lost écrit quatre décennies avant La Création de Haydn (Smith a aussi composé des Saisons!) où miss Hughes met plus de tendresse (mais moins de mots) qu'Emma Kirkby (intégrale Leico Records), comme dans le magique « sommeil » avec bassons et hautbois de l'oratorio Rebecca. Délice que le cantabile d'Adriano in Siria, opéra inconnu de l'inconnu Vincenzo Ciampi. Tout simple, l'air de Philip Hayes (lui aussi enregistré pour la première fois) semble écrit pour un interprète moderne ‑ proche de la jeune Lynne Dawson, quand les airs moins graves rappellent plutôt Gillian Fisher. Alors oublions les (rares) pages éclatantes, cette Camilla de Clampi par exemple, dont le tumulte napolitain calqué sur le Scipione de Handel écrase un timbre fragile poussé au cri, et dérangent un orchestre ailleurs conduit avec tact et sensibilité par Laurence Cummings. Oublions l'italien approximatif et l'étroitesse de la palette. Laissons-nous attendrir : tout vertueux qu'iIs se prétendent, les charmes de la signora Frasi-Hughes touchent où ils visent, Droit à l'âme. |
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